En ville, sans ma voiture?
Билет № 1
UN COLLEGE EN GREVE CONTRE LA VIOLENCE
Tout a commence le 12 mars dernier a Livry. Dans un couloir du college Victor-Hugo, un eleve de 15 ans a frappe un professeur. Le professeur a ete hospitalise et l'eleve renvoye. Tous les professeurs et le personnel du college se sont aussitot mis en greve pour exprimer leur colere face a des actes de violence qui sont de plus en plus nombreux: bagarres dans le college ou a la sortie, vols sur les plus jeunes eleves, agressions contre les jeunes filles... sans compter les chaises qui traversent les salles de classe! «Nous-memes, nous finissons par avoir peur. La violence de la ville est entree dans l'ecole», explique Madame Garnier, professeur de francais, qui voit tous les jours la degradation des conditions de vie des habitants du quartier. Du chomage aux problemes familiaux, les causes de ces violences sont bien connues. «En plus d'etre des profs, on nous demande d'etre des assistantes sociales et des policiers.»
Les collegiens aussi veulent expliquer ces violences: «Le college est pourri; tout est vieux, tout est moche. Meme les chaises sont cassees! On ne peut pas etudier dans ces conditions!» En fait, sur les 1000 collegiens, ils ne sont pas tres nombreux a rejeter leur ecole mais certains critiquent aussi les professeurs: «Les profs sont bien mais pas tous; il y en a qui ne nous respectent pas, alors nous, on ne les respecte pas non plus!» explique un jeune eleve.
Apres un mois de greve, le personnel du college a obtenu deux postes supplementaires de surveillants, un d'enseignant et un d'assistante sociale.
Cette greve a egalement permis aux parents d'eleves de decouvrir les problemes de l'etablissement; ils ont rencontre les professeurs et ont discute avec eux pour la premiere fois. Alors cette semaine, la fin de la greve a ete organisee comme une «vraie rentree scolaire», pour repartir sur des relations plus tranquilles et une meilleure communication.
1. Lisez le recit et ensuite dites en 2 ou 3 phrases de quoi il est question.
2. Quels sont les resultats de la greve? Trouvez la reponse et lisez-la a haute voix.
3. Donnez les exemples d'actes de violence commis dans ce college. Par quelles raisons Madame Garnier explique-t-elle cette violence?
4. Quels roles les professeurs doivent-ils jouer aujourd'hui dans des quartiers difficiles?
Билет № 2
LES LANGUES AU LYCEE
«Nicolas n'a meme pas su demander son chemin quand il est alle a Londres. Je ne comprends pas ce qu'il fait pendant ses cours d'anglais. Pourtant, ca fait cinq ans qu'il l'etudie!» Ces plaintes de parents sont frequentes... et fondees; il est vrai que l'enseignement des langues vivantes en France est a revoir. Tout d'abord, il est encore essentiellement base sur la pratique de la langue ecrite, pour repondre aux epreuves du baccalaureat — un niveau d'oral est plus difficile a evaluer. Il est vrai aussi que les enseignants sont mieux formes a transmettre une connaissance de la langue ecrite. Malgre cela, on ne peut pas dire que les petits Francais soient nuls en langues. Compte tenu des trois heures hebdomadaires de cours de langues reparties sur les sept annees de scolarite qui en moyenne ne donneront la parole a nos chers petits que 7 heures au total, le resultat est tout a fait honorable: il faut, en effet, environ 600 heures de conversation pour pouvoir communiquer correctement dans une langue etrangere. Nous n'avons donc pas a rougir du niveau des eleves.
L'etude d'une langue etrangere est devenue obligatoire partout, et commence de plus en plus tot, entre 8 a 10 ans. L'anglais, langue etrangere numero un dans tous les pays non anglophones, est enseigne dans tous les pays, et de mieux en mieux. La diversification souhaitee par l'Union europeenne s'est peu concretisee. Trois langues dominent en Europe: l'anglais, le francais et l'allemand. L'espagnol occupe une place tres modeste. Juge difficile, le Francais a connu en moins de trente ans un recul considerable partout face a l'anglais. Par ailleurs, on souhaite reformer dans tous les pays europeens la formation des enseignants, qui est jugee inadaptee.
Au total, la France n'a pas a rougir de ses performances. Elle se place bien dans une Europe qui est elle-meme en pointe dans le monde. Mais elle peut mieux faire: une resolution de l'Union europeenne preconisait l'apprentissage avance des langues des l'ecole elementaire.
1. Lisez l'article puis repondez aux questions suivantes: 1. De quoi parle cet article?
2. Pourquoi les jeunes Francais ne parlent-ils pas bien les langues etrangeres? Trouvez dans le texte et lisez au professeur les phrases qui le montrent.
3. Quelle est la langue la plus enseignee en Europe? Quelles langues viennent ensuite?
4. En Europe, a partir de quel age commence-t-on a etudier une langue etrangere? Pourquoi?
Билет № 3
EN VILLE, SANS MA VOITURE?
Une initiative simple et audacieuse: restituer pour un jour la ville aux pietons. Essayez: le 22 septembre, vous respirerez mieux.
Allez donc expliquer aux 57 % des Francais qui montent dans leur auto chaque jour qu'il faudra mardi laisser la voiture au garage et lui preferer transports en commun ou deux-roues! Cela aurait semble impossible il y a seulement quelques annees; aujourd'hui pourtant, l'urgence est la et la sante de nos compatriotes citadins est devenue l'enjeu du millenaire. C'est pourquoi le ministere de l'Amenagement du territoire et de l'Environnement propose, durant une journee entiere, de fermer les centres-villes a la circulation automobile. Car sous l'?il bienveillant de nos voisins frontaliers, cette premiere nationale nourrit des ambitions europeennes.
L'operation, qui a lieu le 22 septembre de 7 h a 21 h, s'inscrit dans le cadre de la Semaine du transport public et entraine trente-cinq villes de toutes tailles dans une aventure. Le principe n'a pas pour objet de chasser la voiture des villes: chaque municipalite determine un perimetre interdit a la circulation dans lequel les moyens de transports urbains seront renforces. Ainsi, seuls les velos et les engins electriques pourront circuler librement dans cette zone reservee. Des stationnements supplementaires, installes en peripherie, seront desservis par les transports collectifs, et les taxis ne circuleront que dans les couloirs des bus.
Au cours de la journee, des mesures ecologiques et sanitaires seront effectuees puis comparees dans la presse avec les chiffres de la pollution. Et le bruit, et l'odeur! Ah, un seul jour pour retrouver le gout de l'air frais et entendre les arbres bruire! Alors, revons un peu tandis que les trottoirs s'allongent en chemins plantes d'arbres, et que les pietons s'ebattent sans crainte sur les routes, a peine eclabousses par le souffle des velos qui passent. Etrange, ce silence? Une chance d'ecouter enfin la chanson discrete des oiseaux des villes... a pleins poumons!
Lisez le document intitule «En ville, sans ma voiture? Chiche!» puis repondez aux questions suivantes:
1. Quelles informations donne-t-on dans cet article?
2. Retrouvez dans l'article et lisez a haute voix le passage qui explique pourquoi on propose de fermer les centres-villes a la circulation automobile pour une journee.
3. Qu'est-ce qu'on propose pour faciliter cette journee sans voiture?
4. Pourquoi les habitants des villes pourront-ils ce jour-la se promener sans souci et ecouter les oiseaux chanter
Билет № 4
NOIR ET BLANC
Il ouvrit les yeux et il eut comme premiere impression de se retrouver dans un de ces vieux films en noir et blanc. Le noir qu'il percevait etait plat, metallique, mathematique, froid: rien a voir avec ces noirs qu'il avait connus mysterieux, diversifies voire changeants. Quant au blanc, il n'etait ni eclatant, ni brillant, ni fantasque mais bien primaire, oppose au noir tout simplement, sans aucune originalite!
Une legere sueur froide lui perla aux tempes. Vert de peur, il decida de s'asseoir et de faire appel calmement a ce qui lui restait de raison.
Il prit sa voiture et s'elanca dans la ville. Elle lui apparut encore plus grise que d'ordinaire. Il sortit de l'agglomeration et prit le chemin du parc proche. Au pied d'un arbre, il medita longuement. Devait-il consulter un medecin?
Il en etait la de ses pensees lorsqu'un point rouge (pourpre plus exactement) attira son regard a travers les sous-bois. Rouge? Oui, c'etait bien du rouge. Il tenta avec succes de ne pas le perdre des yeux. Il distingua bientot quatre petites pattes et comprit qu'il s'agissait d'un chien couvert d'un manteau et tenu au bout d'une laisse.
Les yeux fixes sur l'animal, comme hypnotise, il traversa ainsi tout le parc et aboutit dans un quartier residentiel ou la madame au chien avait l'air d'etre chez elle. Elle se retourna a plusieurs reprises et il eut la sensation d'avoir ete decouvert. Si elle l'interrogeait, que repondrait-il, rouge de confusion?
C'est alors que le point rouge se mit a se balancer de gauche a droite, comme au bout d'une ficelle. Intrigue, il ouvrit des yeux etonnes. La mise au point se fit sur son porte-cle rouge que Sarah tenait devant son visage.
— Alors, dit-elle, leve-toi, paresseux, il est temps!
Il ne put lui exprimer a quel point il etait heureux. Tout etait rentre dans l'ordre. Ce matin-la, il s'extasia devant toutes les nuances de couleur qu'il rencontrait et sa secretaire se demanda longtemps pourquoi il avait exige un rose plus pale que celui qu'elle lui proposait pour les nouveaux classeurs dont son bureau allait etre equipe. Ce n'etait vraiment pas son habitude!
1. Lisez le recit et ensuite dites en 2 ou 3 phrases de quoi il est question.
2. Quelle etait la premiere impression de l'auteur? Trouvez la reponse et lisez a haute voix.
3. Qu'est-ce qui est arrive avec le narrateur dans le parc?
4. Quel etait l'etat d'esprit du heros a la fin du recit?
Билет № 5
CHERCHE TON METIER!
Quand j'avais treize ans, mon pere m'a dit: «Cherche ton metier!» J'ai voulu travailler le fer ou le bois. Un parent de ma mere possedait un atelier de serrurerie. Dans l'arriere-boutique etait rangee une collection d'ouvrages en fer que j'aimais beaucoup.
Le tintement clair des marteaux sur l'enclume dure et le coup sourd sur le fer rouge faisaient une musique adorable.
Mon pere se mit fort en colere quand je lui dis mes gouts. La ferraille lui semblait un pauvre metier d'hommes a mains noires et a casquettes. Mon pere n'aimait que sa profession a lui. Il voulait la meme chose pour ses fils.
J'etais un enfant indiscipline, violent et vagabond. Je revenais souvent a la maison avec les traces de batailles d'ou je ne sortais pas vainqueur. Je manquais souvent les classes, et les professeurs n'etaient pas contents de moi.
Ce qui m'attirait beaucoup, c'etait la nature. Je manquais l'ecole pour m'asseoir sous un arbre et admirer la nature. Je souriais au soleil, je parlais aux oiseaux, j'admirais les insectes et je caressais les chiens. J'entrais dans la nature comme dans l'amour de ma mere. Il me semblait que des bras se tendaient vers moi, des baisers m'appelaient.
Un jour mon pere m'amena chez mon patron M. Laborde. M. Arthur Laborde, a qui manquait un oeil et la bonte de c?ur, etait chef de la patisserie Francati, boulevard des Italiens.
Nous etions tres mal nourris. M. Laborde etait avare. Il utilisait les miettes de pain. Notre meilleur repas etait le dimanche soir, ou le chef de cuisine, M. Dubois, cuisait un gigot et des haricots rouges. Le gigot bien prepare redescendait a la cuisine ou leurs chefs prenaient chacun leur part. Enfin, il venait aux treize apprentis, les premiers en grade se servaient d'abord. Les petits devaient se contenter des haricots.
Les apprentis recevaient souvent des coups de la part des ouvriers. Ces coups tombaient toujours sur les memes. Les hommes font de la haine contre les forts, mais de la mechancete contre les faibles. C'est la loi.
1. Lisez le texte et dites quel est son sujet.
2. Trouvez les phrases qui parlent de l'amour du garcon pour la nature et lisez-les a haute voix.
3. Quels conseils le garcon a-t-il recus de son pere quand il avait 13 ans?
4. Comment etait la vie des jeunes apprentis dans la maison de M. Laborde?
Билет № 6
AMOUR DE LA MUSIQUE
Un jour quand je revenais d'une promenade, j'ai entendu le son d'un piano. Je me suis approche de la terrasse. Il n'y avait personne. La fenetre de la maison etait ouverte: encore un pas, et je vis le dos d'Isabelle... C'etait elle qui jouait, et des deux mains en meme temps! Les petits doigts bruns couraient sur les touches, un mince bracelet d'argent dansait autour de son poignet. Parfois, elle levait tres haut une main qui restait suspendue en l'air une seconde, puis retombait, avec une vitesse incroyable, sur plusieurs notes a la fois, comme un epervier sur des hirondelles.
Je ne bougeais pas, je regardais ses fragiles epaules, et petite nuque pale entre deux tresses de soie brillante: mais la musique s'arreta soudain, et Isabelle tourna la tete vers moi, elle sourit et elle dit:
— Je t'ai vu arriver dans le vernis du piano. Ca te plait cette musique?
— Oh oui!
— C'est un morceau difficile. Je ne le sais pas encore tres bien, mais je l'etudie tous les jours. Je dois le jouer pour la fete de mon pere, le mois prochain. Je vais le recommencer pour toi. Entre! Maman n'est pas la.
A cette epoque, la radio n'existait pas. Pour ecouter de la vraie musique, il fallait aller au concert, a l'opera. Jusque-la, je n'avais donc entendu rien d'autre que la musique militaire du dimanche, la guitare des chanteurs de rues, les gammes lointaines d'une voisine, et les sons charmants de la petite flute de mon pere. Tout neuf et brulant de curiosite, je fermai les yeux.
Soudain, j'entendis sonner des cloches de bronze. D'abord un peu espacees, comme les premieres gouttes d'une pluie d'ete; puis elles se rapprocherent et se reunirent en accords qui tombaient en cascades les uns sur les autres, puis ruisselaient et resonnaient jusqu'au fond de ma poitrine.
Une tendre melodie errait sous cet orage: elle s'elancait par moments vers le ciel, et faisait trembler dans la nuit de blanches etincelles de musique.
Je fus d'abord abasourdi, puis bouleverse. La tete vibrante et le c?ur battant, je volais, les bras ecartes, au-dessus des eaux vertes d'un lac mysterieux; je tombais dans des trous de silence, d'ou je retombais soudain sur le souffle de larges harmonies qui m'emportaient vers les rouges nuages du couchant. Je ne sais pas combien de temps dura cette magie. Enfin, sur le bord d'une falaise, quatre accords, l'un apres l'autre, ouvrirent lentement leurs ailes, s'envolerent et disparurent dans une brume doree.
1. Lisez le recit et ensuite dites en 2 ou 3 phrases de quoi il est question.
2. Trouvez dans le texte et lisez a haute voix la description de la personne qui jouait du piano.
3. Le jeu d'Isabelle a-t-il bouleverse le jeune homme? Et pourquoi?
4. Est-ce que l'auteur aimait la musique? Pourquoi?
Билет № 7
L'ARRIVEE DU CIRQUE
Un jour les artistes du cirque sont arrives dans un village. De belles affiches ont paru sur les murs et les palissades. Durant toute la journee, les enfants du village se pressaient devant une grande tente qui cachait des choses mysterieuses.
Le jour suivant une petite poupee a paru dans l'ouverture de la tente et a annonce d'une voix grele: «Mesdames et messieurs! Nous vous invitons a voir notre merveilleuse representation. Nous vous montrerons des tours et des trucs.»
L'arrivee d'un cirque etait un evenement tres rare et les habitants du village ne perdaient jamais l'occasion de voir ses representations. Colin et Aline ont couru chez grand-pere pour lui demander de l'argent. Grand-pere leur a donne de l'argent pour deux billets, et ils ont bientot rejoint les heureux garcons et fillettes, qui faisaient la queue devant la caisse. Tous les enfants ne pouvaient pas s'acheter un billet. Nick n'avait pas d'argent. Soudain, Colin a eu une idee.
Un homme passait devant le cirque quand un coup de vent a emporte son chapeau par-dessus la cloture du cirque. L'homme s'est approche de l'ouvreuse et lui a demande la permission d'entrer pour prendre son chapeau. L'ouvreuse l'a laisse entrer sans mot dire.
— Regarde, a dit Colin a Nick. Si le vent emporte ton chapeau, tu peux aussi entrer.
Nick a compris l'idee de Colin. Il s'est approche de la tente et a jete son chapeau par-dessus la cloture.
— Puis-je entrer pour le prendre?
— Certainement vous pouvez, a dit l'ouvreuse. Quand la representation sera finie.
Le truc n'a pas reussi. Nick avait perdu son chapeau et tout espoir d'entrer au cirque.
— Ce n'est rien, a dit Colin. Nous trouverons un autre moyen. Attends un peu.
Colin a couru a la maison et il est revenu portant l'impermeable de grand-pere.
— A quoi bon? a demande Nick. Il fait chaud.
— Tais-toi, a chuchote Colin et il a enfonce son chapeau jusqu'aux yeux.
Ensuite il a grimpe sur les epaules de Nick, a boutonne l'impermeable et s'est dirige vers l'entree, en tenant Aline par la main. Il a tendu les deux billets a l'ouvreuse. Cette fois-ci le truc a reussi. L'ouvreuse les a laisses entrer tous les trois avec deux billets. Quand ils sont entres, Colin a glisse a terre et a ote l'impermeable.
— Voila comment se font les affaires, a-t-il dit. Les enfants ont trouve leurs places et ont fixe les yeux sur le rideau en attendant le commencement de la representation.
1. Lisez le texte et dites quel est son sujet.
2. Trouvez dans le texte et lisez a haute voix le passage qui prouve que les habitants du village aimaient beaucoup le cirque.
3. Pourquoi est-ce que Nick ne pouvait pas entrer au cirque?
4. Comment les enfants ont-ils reussi a y entrer?
Билет № 8
MON PROFESSEUR DE DANSE
Je me souviens de mon premier cours de danse. Papa en avait choisi un. Notre professeur, Madame Galina Dismailova, s'est dirigee vers moi:
— Il faudra que tu danses sans lunettes.
Au debut, j'enviais mes camarades qui ne portaient pas de lunettes. Tout etait simple pour elles. Mais a la reflexion, je me suis dit que j'avais un avantage: vivre dans deux mondes differents, selon que je portais ou non mes lunettes. Et le monde de la danse n'etait pas la vie reelle. Oui, un monde de reve comme celui, vague et tendre, que je voyais sans mes lunettes. A la sortie de ce premier cours, j'ai dit a papa:
— Ca ne me derange pas du tout de danser sans mes lunettes.
— Tu as raison, a dit papa. Ce sera comme moi quand j'etais jeune... Les autres te trouveront dans le regard, quand tu ne porteras pas tes lunettes, une sorte de douceur... Cela s'appelle le charme...
Un jour, papa m'a dit:
— Catherine, c'est drole... J'ai connu dans le temps ton professeur, Madame Dismailova. Elle ne me reconnait pas car je ne suis plus le jeune homme que j'etais alors. Elle aussi a bien change. En ce temps-la, Catherine, j'etais un jeune homme assez bien de sa personne, et pour gagner un peu d'argent de poche, j'avais voulu faire de la figuration au Casino de Paris. Un soir, on m'a demande de remplacer l'un des porteurs. Les porteurs sont ceux qui doivent porter les danseuses de la revue. Et la danseuse que je devais porter, c'etait ta maman... Je l'ai prise dans mes bras de la facon que l'on m'a indiquee. Je suis entre en scene avec elle en titubant, sans mes lunettes. Et patatras!.. Nous sommes tombes tous les deux par terre. Ta maman avait une crise de fou rire. Il a fallu baisser le rideau. Elle m'a trouve tres sympathique. C'est au Casino de Paris que j'ai connu aussi ton professeur, Madame Dismailova. Elle ne s'appelait pas Galina Dismailova a cette epoque-la, mais tout simplement Odette Marchai. Et elle n'etait pas russe mais originaire de Saint-Mande ou ses parents tenaient un petit cafe-restaurant. Elle nous y invitait souvent ta maman et moi. C'etait une bonne camarade. Elle n'avait pas du tout l'accent russe, mais pas du tout.
1. Lisez le texte «Le reve de Barbara» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Catherine, pourquoi etait-elle contente de danser sans ses lunettes? Trouvez la reponse et lisez-la a haute voix.
3. Qui etait Madame Dismailova?
4. Le pere de Catherine, pourquoi travaillait-il au Casino de Paris quand il etait jeune?
Билет № 9
CHAMPION DU MONDE
Avoir un record du monde a son nom! Pas vraiment simple! Certainemet pas s'il s'agit d'une discipline peu connue: le parachutisme. Notre magazine pour les jeunes, «Phosphore», a rencontre Tom Claeys.
Je ne suis pas vraiment un garcon qui aime les risques. Comme la plupart des jeunes, je jouais au tennis et au foot. C'est un film qui a change ma vie. Dans ce film, Patrick Swayze fait des sauts de parachute spectaculaires. Je me suis dit tout de suite: «Voila quelque chose pour moi.» J'ai eu de la chance; un copain travaille a l'armee et fait aussi du parachutisme. Avec lui, j'ai saute la premiere fois. C'etait fantastique!
Je savais que ce sport deviendrait une partie de ma vie. J'ai suivi des cours dans le club de Moorsele, pres de Courtrai, et je suis devenu meme instructeur. Tout le monde peut suivre ces cours. Mais a une condition: il faut etre tres precis et il faut suivre meticuleusement toutes les instructions. Une petite erreur peut avoir de tres graves consequences.
Je fais partie d'une equipe qui va sauter a Spa. Nous y allons douze a quinze week-ends par an. Au total, je pense que j'ai deja fait environ deux mille trois cents sauts. Cela semble beaucoup, mais dans l'equipe qui a realise le record mondial, cela ne signifie rien.
En fevrier, quatre cents personnes de toutes nationalites ont essaye de realiser le record du monde. Nous avons saute d'une hauteur de huit kilometres de cinq avions. A partir de quatre kilometres, on a besoin d'oxygene supplementaire. Apres avoir saute, on avait exactement quatre-vingt cinq secondes pour faire la formation: on se donne la main et on fait un cercle. Pas tres simple, car on descend a une vitesse de deux cents a trois cent kilometres a l'heure.
A chaque saut, il y avait une equipe de photographes qui sautait juste apres nous et qui enregistrait les images. Apres, on controlait minutieusement ces images. Quand on voyait, par exemple, que quelqu'un n'avait pas eu de contact en faisant la figure, il fallait recommencer. Apres dix-neuf fois — et c'est tres peu — cela a marche. Nous avons eu notre record.
1. Lisez l'article et dites quel est son sujet.
2. Relisez le texte et trouvez le passage qui explique comment Tom a commence a pratiquer le parachutisme. Lisez-le au professeur.
3. Est-ce que les cours dans le club de parachutisme sont difficiles? Pourquoi?
4. L'equipe, comment a-t-elle obtenu le record mondial?
Билет № 10
NE LES STRESSEZ PAS, NE LES GAVEZ PAS!
«Pourquoi vas-tu au college, au lycee?» La reponse est universelle: «Pour preparer le bac.» Les parents, eux aussi, tombent dans le meme piege. Que disent- ils? «Passe ton bac!» La gloire supreme est de pouvoir annoncer: «Ma fille a eu son bac a 15 ans.» Comme s'il s'agissait d'une course!
En jugeant les eleves sur la vitesse, l'ecole accorde un privilege aux bluffeurs. Certains pedagogues ont meme detourne le sens des mots et fait des enfants precoces des «surdoues», comme si le fait de partir vite etait le signe d'une capacite a aller loin!
Tout enfant s'inquiete du niveau de son intelligence. S'il sent dans le regard de l'enseignant un doute sur ses capacites, il fait le sien ce doute et renonce aux efforts qui lui auraient permis de construire cette intelligence. Or l'enfant lent ou «en retard» est souvent considere comme prive de «douance». L'affirmation souvent entendue: un eleve qui redouble a l'ecole primaire aura des difficultes a aller jusqu'au bac, montre a quel point le systeme educatif est victime de l'ideologie de la vitesse.
Idealement, les enseignants devraient ne considerer que l'etat intellectuel des eleves et non leur age. Cet age devrait rester une donnee confidentielle, reservee au medecin scolaire. Ainsi disparaitrait la stupide distinction entre ceux qui sont en avance et ceux qui sont en retard; ainsi, surtout, disparaitrait la technique du gavage de connaissances qui punit severement tout au long de l'enseignement.
Il est temps d'admettre enfin que le verbe eduquer ne vient pas du latin educare, nourrir, mais de educere, tirer hors de. Il ne s'agit pas de remplir le cerveau le plus vite possible avec le plus grand nombre d'informations, il s'agit de faire sortir un enfant hors de lui-meme. La nature avait fourni un individu; la collectivite, par l'education, en fait une personne.
1. Lisez l'article «Ne les stressez pas, ne les gavez pas!» De quoi s'agit-il dans cet article?
2. Comment faut-il eduquer aujourd'hui? Trouvez la reponse et lisez-la a haute voix.
3. Quels sont les reproches essentiels que l'auteur adresse a l'ecole?
4. Comment doivent reagir les professeurs aux eleves lents?
Билет № 11
TELE, QUAND TU NOUS TIENS!
La television est la premiere grande revolution technologique du XXe siecle dans le domaine de l'information. Elle est devenue le principal media d'information. Huit heures c'est l'heure des nouvelles. Silence! On va nous apporter les informations du monde entier, on va tout savoir sur ce qui se passe sur la planete Terre et au-dela.
Mais il y a d'abord la question du choix des nouvelles. Le journal televise dure 30 minutes environ. On ne peut pas aborder en une demi-heure la totalite des informations sur la nation, l'Europe et le monde. Il faut faire un choix. Comment se fait cette selection? En fonction de l'importance des nouvelles? Mais qui est juge de cette importance?
Parfois, on a l'impression que les evenements du monde n'existent que parce que la television les fait exister. Un conflit eclate quelque part? Et pendant quelques jours, il n'est question que de ce conflit. Et puis, comme par enchantement, il disparait des ecrans et on pourrait croire que le conflit s'est termine. Pas du tout, il continue dramatiquement, il se poursuit, mais la television a tout simplement cesse d'en parler.
Il y a ensuite la question du temps accorde a une nouvelle. Une minute, cinq minutes, quinze minutes? Pourquoi?
Autre element a prendre en compte: la hierarchie des nouvelles. Pourquoi commencer par celle-ci et non par celle-la? Qui decide?
En fait le grand «decideur» c'est l'audimat, c'est-a-dire, l'audience qu'on surveille pour savoir ce que demandent les telespectateurs. Et c'est pourquoi, tres souvent, au milieu des guerres, des conflits sociaux graves, des problemes politiques le journal televise s'ouvre sur les resultats sportifs, en particulier les resultats du football. Pourquoi? Parce que les responsables de la chaine pensent que c'est ce qui interessera le plus grand nombre.
On peut se poser alors la question de l'objectivite a la television d'autant plus que l'aspect commercial joue aussi un role important. Les contrats publicitaires qui apportent leur avantage financier dependent aussi de l'audimat.
1. Lisez l'article «Tele, quand tu nous tiens!» De quoi s'agit-il?
2. Le journal televise de 20 heures est attendu par de nombreux telespectateurs. Qu'est-ce qui justifie ce succes? Trouvez dans le texte et lisez a haute voix les phrases qui l'expliquent.
3. Quels sont les reproches qu'on adresse a la television?
4. Pourquoi l'audimat est-il si important?
Билет № 12
AU RESTO-U DE LORIENT: ETRE BIO OU PAS?
Au menu a midi: carottes, salade, haricots verts et pommes de terre. Nicolas, Frank, un etudiant allemand, et Marie partagent la meme table. Ils sont tous les trois etudiants a l'universite de Lorient et ils prennent tous leurs dejeuners au restaurant universitaire. Jorgen a choisi aujourd'hui un repas normal avec entree, steak-puree et creme au cafe. Nicolas et Marie mangent bio. Arrivent Alicia et Mathilde: la premiere mange bio, l'autre pas.
Cette possibilite de prendre des repas biologiques etait demandee depuis trois ou quatre ans par des etudiants de Lorient. La directrice du resto-U a accepte de tenter l'experience avec l'aide d'un medecin nutritionniste. Depuis le 10 octobre, dix menus bio sont proposes en alternance pendant deux semaines. 100 a 130 repas (sur un total 1800) sont ainsi servis chaque midi.
«J'ai commence la semaine derniere, explique Nicolas, tres enthousiaste. Depuis, je mange bio tous les jours. C'est bon pour la sante et on retrouve le gout des aliments.» Marie n'en est qu'a sa deuxieme experience: «Ca change et c'est bon. Apres mon premier repas, je me suis sentie bien l'apres-midi... Pas lourde vers 3 heures!» Jorgen les regarde sans envie particuliere: «Leurs assiettes sont appetissantes et je vais essayer moi aussi, mais le dessert me manquera!»
Alicia,.l'etudiante espagnole, est beaucoup plus categorique: «J'ai horreur des legumes. Il n'y a pas assez a manger dans le repas bio et puis, je prefere un dessert et meme deux, plutot qu'une entree!»
Mathilde n'est pas d'accord: «Le bio, c'est sain, c'est bon, c'est naturel! Je fais attention a ce qu'il y a dans mon assiette. En plus, a la maison, on mange beaucoup de surgeles, parce que c'est facile...»
«Si c'est plus cher, c'est aussi plus long a preparer que la nourriture habituelle, remarque la directrice du resto-U, d'ailleurs, si on n'arrive pas assez vite a servir 400 repas le midi, on ne pourra pas continuer. Ce serait dommage car le personnel s'est vraiment implique dans cette experience.»
Lisez l'article et repondez aux questions suivantes:
1. De quoi parle-t-on dans cet article?
2. Qui a decide de faire cette experience? Ou a-t-elle lieu et depuis quand? Retrouvez dans le texte et lisez la reponse a haute voix.
3. Pourquoi les etudiants prennent-ils des repas bio?
4. Quels sont les deux aspects negatifs que l'on peut rencontrer dans la preparation d'un repas bio?
Билет № 13
UN JOUR... UN TRAIN
J'avais 10 ans et deux passions: les chemins de fer et les histoires du Far West americain. Je collectionnais toutes les images de locomotives que je pouvais trouver. Et puis je lisais des tonnes d'illustres qui racontaient des histoires de Peaux-Rouges et de cow-boys.
Quand je suis arrive ici, j'ai eu un choc. Une gare posee sur la prairie, entouree de montagnes... Au premier etage de cette maison, il y a une fenetre qui donne sur la voie. J'y restais des heures a attendre l'arrivee du «cheval de fer». Mais je pouvais toujours attendre: la ligne de chemin de fer n'etait pas terminee.
Un jour, un train est arrive... La voie s'interrompait un peu plus loin. J'ai devale l'escalier a toute allure et je suis sorti sur le quai. Fascine, j'ai regarde le train grossir. C'etait un modele inconnu... Le train a defile lentement devant moi. Il n'y avait personne a l'interieur.
Je devais avoir l'air d'un idiot, plante sur le quai comme un semaphore. Et puis quelqu'un m'a fait un signe dans le dernier wagon. J'ai aspire lentement une bouffee d'air glace parfume a l'essence de sapin et j'ai ecarquille les yeux. A travers une fenetre, il y avait bel et bien quelqu'un qui me souriait. Une petite fille de mon age, avec des nattes relevees en corbeille blonde sur la tete. Quand le wagon a defile devant moi, j'ai eu le temps d'apercevoir ses yeux. Verts a s'y noyer. Et puis la petite fille a ouvert la bouche et m'a pose une question. Mais je n'ai rien entendu... Le train s'est eloigne, et elle m'a fait au revoir de la main. Je suis reste tout seul. J'ai ferme les yeux, les ai rouverts, la neige, les arbres, les champs et les rails etaient toujours la. J'ai fait le tour de la petite gare ou j'habitais en me posant des tas de questions. Sans comprendre... Je ne comprends toujours pas...
Je voudrais tellement connaitre la question que la petite fille blonde m'a posee quand j'avais dix ans...
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Retrouvez dans le texte et lisez a haute voix le passage avec la description de l'arrivee du premier train et lisez-la a haute voix.
3. Pourquoi le garcon etait-il si etonne?
4. Imaginez la question que la petite fille blonde aurait pu poser.
Билет № 14
LE REVE DE BARBARA
Judocus etait sorti de la ville, portant sa petite fille paralysee. Les autres enfants couraient avec des cris de joie sur les berges de fortification.
«Pere, deposez-moi sur l'herbe. Je voudrais etre assise...»
Judocus alla rejoindre ses amis qui se promenaient lentement sur le pre en fumant leurs pipes. La petite Barbara resta seule. Bientot elle vit arriver un homme habille de jaune suivi d'une bande d'enfants, un bonhomme au visage bruni, au nez de polichinelle. C'etait un de ces amuseurs ambulants qui jouent de la musique avec les pieds et les mains.
Les enfants avaient fait cercle autour du musicien qui s'etait mis a jouer serieusement. Quand il eut fini de jouer, il demanda des sous. Presque tous les enfants avaient une petite piece a lui donner. Puis ils s'en allerent parce que le soir etait venu. Le musicien s'assit au bord de l'eau.
«Et toi, tu restes ici? demanda-t-il a Barbara.
— Je ne peux pas marcher, dit-elle.
— Oh! Ma pauvre petite fille.
— Vous avez si bien joue, Monsieur? Je n'ai pas de sous et mon pere est loin au bout du pre, mais voici les boutons de mes manchettes. Prenez-les. Je crois qu'ils ont coute cher. Avec cela, vous pourrez vous acheter beaucoup de pain et meme de la dinde rotie.» Elle avait enleve ses boutons d'or et les lui tendit.
«Garde tes bijoux, petite fille, dit l'homme. C'est moi qui te donnerai quelque chose, car je suis sorcier. Ecoute ce que je te donne: une nuit dans l'annee, celle que tu choisiras, tu pourras te lever, aller ou tu voudras, et meme courir comme les autres enfants. Dis, quelle nuit veux-tu? La nuit de Saint-Jean pour danser autour des feux de joie? La nuit de Noel pour aller a pied a l'eglise? Ou celle de la Saint-Nicolas pour entrer dans les boutiques de la ville sur tes deux petites jambes? Choisis.»
Barbara avait pali. Elle reflechit un instant.
«C'etait le patinage que je preferais, dit-elle enfin, et des larmes coulerent sur ses joues.
— Et pour patiner, quelle nuit de l'annee choisis-tu? Allons, decide-toi.
— Eh bien, dit la petite fille, en essuyant ses yeux, je choisis la nuit de la Saint-Sylvain, parce que, alors, il gele noir et il y a le carnaval sur glace? Je pourrai patiner, mon Dieu? Ce n'est pas vrai? Mais je ne vais pas mourir avant? Sainte Vierge Marie, protege-moi?
— N'en parle a personne, dit l'etrange petit homme, a personne, entends-tu? Sinon tu perdras le charme. La nuit de la Saint-Sylvain, n'oublie pas! Quoi qu'il arrive cette nuit-la, ne t'etonne de rien. Au revoir.»
1. Lisez le texte «Le reve de Barbara» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez la description de la rencontre des enfants avec le musicien et lisez-la a haute voix.
3. Quel reve avait Barbara?
4. Que pensez-vous de la fin de cette histoire?
Билет № 15
LA DAME EN BLANC
En ce temps-la, deux dames habitaient la meme maison que nous, deux dames vetues l'une tout de blanc, l'autre tout de noir.
Ma mere, fort occupee et qui n'aimait pas a voisiner, n'allait guere chez elles. Mais j'y allais souvent, moi, surtout a l'heure du gouter, parce que la dame en noir me donnait des gateaux. Donc, je faisais seul mes visites. Il fallait traverser la cour. Ma mere me surveillait de sa fenetre.
J'etais bien paye de ma peine des que j'entrais dans la chambre des dames; car il y avait la mille choses qui me plongeaient dans l'extase. Mais rien n'egalait les deux magots de porcelaine qui se tenaient assis sur la cheminee, de chaque cote de la pendule. Ils hochaient la tete et tiraient la langue. J'appris qu'ils venaient de Chine et je me promis d'y aller. La difficulte etait de m'y faire conduire par ma bonne. J'avais acquis la certitude que la Chine etait derriere l'Arc de Triomphe, mais je ne trouvais jamais moyen de pousser jusque-la.
Il y avait aussi, dans la chambre des dames, un tapis a fleurs, sur lequel je me roulais avec delices, et un petit canape doux et profond, dont je faisais tantot un bateau, tantot un cheval ou une voiture. La dame en noir, un peu grasse, je crois, etait tres douce et ne me grondait jamais. La dame en blanc avait ses impatiences et ses brusqueries, mais elle riait si joliment! La dame en blanc se moqua bien un peu de moi, a ce qu'il me sembla; mais j'insistai et elle me promit tout ce que je voulus.
Un jour pourtant, je trouvai un monsieur assis dans mon canape, les pieds sur mon tapis et causant avec mes dames d'un air satisfait. Il leur donna meme une lettre qu'elles lui rendirent apres l'avoir lue. Cela me deplut et je demandai de l'eau sucree parce que j'avais soif et aussi pour qu'on fit attention a moi. En effet, le monsieur me regarda.
«C'est un petit voisin, dit la dame en noir.
— Sa mere n'a que celui-la, n'est-il pas vrai? reprit le monsieur.
— Il est vrai, dit la dame en blanc. Mais qu'est-ce qui vous a fait croire cela?
— C'est qu'il a l'air d'un enfant bien gate, reprit le monsieur. Il est indiscret et curieux.»
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez la description des deux magots de porcelaine et lisez-la a haute voix.
3. Quels sentiments eprouvait le petit en entrant dans la chambre des dames?
4. Pourquoi le monsieur venu chez les dames croyait-il que le petit voisin etait le fils unique dans sa famille?
Билет № 16
LA RAIE SUR LE COTE
— Benjamin, depeche-toi, nous allons etre en retard?
Ca, c'est la grosse voix de papa Christian quand il fait semblant d'etre en colere pour que je ne traine pas trop dans la salle de bain. Mais moi je sais bien qu'il me reste encore deux minutes de mon temps a moi. C'est tous les matins pareils, sauf le samedi et le dimanche ou je peux dormir plus longtemps. Les jours d'ecole, par contre, il faut que je respecte les horaires.
L'horaire du reveil qui sonne, c'est sept heures moins le quart. A partir de la, j'ai quinze minutes pour prendre mon petit dejeuner. C'est un moment tres important afin de se sentir en forme pour le reste de la journee. En general, c'est mon frere qui me le prepare a l'avance. Il est sympa avec moi, Alexandre. Lorsque j'arrive dans la cuisine, mon bol est deja rempli de corn-flakes et il y a la bouteille de lait qui attend tout a cote. Prete a etre versee.
Ensuite, je dois me laver le visage et me coiffer. Je dispose de dix minutes pour cette operation. C'est beaucoup de temps pour une si petite operation, mais la salle de bain se trouve au premier etage et pour moi c'est plus complique de monter des escaliers que pour la plupart des personnes. C'est important d'etre bien coiffe, alors j'y fais tres attention.
Je suis un specialiste de la raie sur le cote. Je fais raler papa avec cette histoire, parce que ca fait tres longtemps qu'il n'a plus assez de cheveux pour se coiffer. L'avantage de son crane chauve, c'est qu'il lui fait gagner au moins cinq minutes sur son horaire.
Enfin, il me reste vingt minutes pour m'habiller. Avant, il ne me fallait que dix minutes pour accomplir cette operation, mais maman m'aidait beaucoup.
Depuis que je suis plus grand et que je veux tout faire seul, la duree de l'habillage s'est allongee de dix minutes.
Et, si on respecte les horaires, je dois etre pret pour partir a l'ecole a sept heures vingt-cinq. Devant le portail, avec le ventre bien rempli et la raie sur le cote tracee bien droite.
— J'arrive, papa...
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez la description du dejeuner du garcon et lisez-la a haute voix.
3. Qui aide Benjamin a s'habiller?
4. Pourquoi le garcon doit-il respecter les horaires?
Билет № 17
LE TOURISME EN FRANCE
Auditeurs et Auditrices de «Point du Jour» bonjour avec Nathalie Jaquemin et Philippe Odiart.
Nathalie: Environ sept cents millions de touristes dans le monde l'annee derniere, un milliard cinq cents millions prevus dans dix ou quinze ans, ces chiffres, ce sont les estimations effectuees par l'Organisation mondiale du tourisme. Le tourisme, c'est donc un secteur economique porteur, qui rapporte, qui compte dans l'economie de certains pays et surtout qui semble promis a une croissance garantie, n'est-ce pas Philippe?
Philippe: Oui, tout a fait. En France, par exemple, le tourisme, c'est un secteur qui fait travailler directement ou indirectement pres de deux millions personnes, mais c'est surtout un secteur qui peut creer jusqu'a douze mille emplois directs ou indirects par an, chose a ne pas negliger quand on connait la situation actuelle du marche de l'emploi en France, avec ses dix pour cent de la population active sans emploi. Et surtout ne l'oublions pas, la France, premiere destination touristique du monde.
Nathalie: Il parait en effet... tout va tres bien pour le tourisme en France...
Philippe: Attention Nathalie! Et c'est la qu'il ne faudrait pas s'endormir sur ses lauriers, parce que justement le tourisme en France est confronte a certains problemes et parce que justement le tourisme francais est appele a relever quelques defis importants.
Nathalie: Lesquels?..
Philippe: Le premier de ces defis etant bien de reconsiderer l'attractivite touristique de la France... vous venez de le dire... pres de soixante-dix-sept millions de visiteurs... ca fait beaucoup... mais combien d'entre eux ne font que passer par la France, du nord au sud, sans y rester ou en y restant trop peu de temps sans vraiment depenser leur argent et en faire beneficier veritablement l'economie locale et pour aller en fait en Espagne, au Portugal ou en Italie? ca, c'est un premier defi pour le tourisme francais, a savoir, comment faire pour allonger la duree du sejour de tous ces visiteurs qui ne font que transiter par la France vers d'autres destinations... et bien sur les faire depenser plus?.. La France n'est qu'en troisieme position pour les depenses de ses touristes, derriere les Etats-Unis et derriere l'Espagne.
Nathalie: Merci Philippe Odiart et a demain meme heure sur «C tres Bien-FM» pour continuer notre sujet.
Philippe: A demain Nathalie.
1. Lisez le reportage et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez le passage qui prouve que le tourisme ameliore la situation actuelle du marche de l'emploi en France lisez-le a haute voix.
3. Quels sont les defis importants du tourisme francais?
4. Pourquoi est-ce que le secteur du tourisme en France doit se remettre en question et evoluer de nos jours?.
Билет № 18
LE TRIAL
De la boue, beaucoup de boue et un paysage de foret. Des traces laissees par des motos, et des ronronnements irreguliers. Soudain, apparaissent au milieu des arbres une roue, la tete d'un homme casque, puis une moto. Le regard, tout d'abord surpris, se fige alors devant la virtuosite du pilote. Ce dernier garde un calme olympien, puis, avec science et intelligence, franchit l'obstacle et disparait dans le lointain.
Le trial est une epreuve motocyclette tout-terrain dans laquelle le coureur, appele trialiste, effectue un parcours ou sont incorpores des non-stop que l'on appelle aussi sections ou zones, delimitees dans le parcours d'une maniere bien precise. Il doit les franchir en equilibre sur sa moto, sans poser les pieds par terre, ni s'appuyer contre un arbre ou une barriere dans le but de retablir son equilibre et, par la meme, modifier sa trajectoire.
Au vu de ce qui l'attend, le trialiste doit posseder dans ses bagages l'endurance, l'adresse et l'equilibre. De plus, le coureur doit etre dote de reflexes superieurs a la moyenne pour parer a la moindre difficulte susceptible de se produire lors de passages cruciaux. Les circuits comportent environ huit non-stop. A chacun d'eux, un controleur ou commissaire de course tient une comptabilite rigide et precise. En effet le tarif des penalites est le suivant: pour un pied a terre, un point; pour deux pieds a terre, trois points; pour un echec, cinq points. Par contre si le trialiste refuse l'obstacle, la cotation est plus severe puisque le pilote se voit infliger vingt points de penalite.
Le trialiste peut donc se ravitailler en route, regarder le paysage forestier, s'il est un amoureux de la nature. Il doit en outre garder en course une tres grande maitrise de soi. Sa machine, il doit la connaitre. D'ailleurs, lors du passage d'un talus, d'un tronc d'arbre, d'un escalier en granit ou l'elevation est malgre tout importante, c'est lui et non sa moto qui doit franchir l'obstacle.
Le trial est un sport complet. On retrouve dans le trial tout ce qui est necessaire pour faire un bon sportif: reflexes, maitrise de soi, calme precision et amour de l'exploit. C'est aussi un sport tres attachant, qui devient tres populaire.
Le trial n'est pas une epreuve dangereuse, du fait de la vitesse restreinte obligatoire pour de telles acrobaties. Les pilotes, concentres sur leur machine, n'ont pas le temps de penser a faire monter l'aiguille de la vitesse.
Les accidents sont rarissimes et pas graves.
Le trial, sport de l'avenir? Pourquoi pas!
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez dans le texte la description du trial comme une epreuve sportive. Lisez- la a haute voix.
3. Quelles qualites doit posseder le trialiste?
4. Pourquoi dit-on que le trial est un sport complet?
Билет № 19
GEORGES DUROY
Quand la caissiere lui eut rendu la monnaie de sa piece de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dineurs attardes un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garcon, qui s'etendent comme des coups d'epervier.
Les femmes avaient leve la tete vers lui, trois petites ouvrieres, une maitresse de musique entre deux ages, mal peignee, negligee, coiffee d'un chapeau toujours poussiereux et vetue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituees de cette gargote a prix fixe.
Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On etait au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela representait deux diners sans dejeuners, ou deux dejeuners sans diners, au choix. Il reflechit que les repas du matin etant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coutaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des dejeuners, un franc vingt centimes, ce qui representait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard.
Il marchait ainsi qu'au temps ou il portait l'uniforme des hussards, la poitrine bombee, les jambes un peu entrouvertes comme s'il venait de descendre de cheval; et il avancait brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les epaules, poussant les gens pour ne point se deranger de sa route. Il inclinait legerement sur l'oreille son chapeau a haute forme assez defraichi, et battait le pave de son talon. Il avait l'air de toujours defier quelqu'un, les passants, les maisons, la ville entiere, par chic de beau soldat tombe dans le civil.
Quoique habille d'un complet de soixante francs, il gardait une certaine elegance tapageuse, un peu commune, reelle cependant. Grand, bien fait, blond, d'un blond chatain vaguement roussi, avec une moustache retroussee, qui semblait mousser sur sa levre, des yeux bleus, clairs, troues d'une pupille toute petite, des cheveux frises naturellement, separes par une raie au milieu du crane, il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires.
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez la description de la demarche de Georges Duroy. Lisez-la a haute voix.
3. Comment etaient les projets de Georges Duroy quand il etait au 28 juin?
4. Pourquoi Georges Duroy ressemblait-il bien au mauvais sujet des romans populaires?
Билет № 20
JEU DE BOULES
Le jeu, toujours le jeu. Gloire au jeu car tout ce que je suis et tout ce que je suis devenu, c'est au Jeu de Boules que je le dois.
Notre equipe est alignee et nous sommes tous les vingt au garde-a-vous pendant que l'orchestre interprete l'hymne de la societe anonyme. Nous faisons face a l'anneau ovale de bois; la piste aux bords sureleves mesure cinquante metres de long sur trente metres de large aux extremites; tout en haut, il y a les canons qui tirent, ces terrifiantes spheres de 10 kilos en ebonite (elles ressemblent a des boules de bowling) a des vitesses superieures a 500 km/h. Les balles se promenent sur la piste pour ne ralentir et tomber qu'en perdant de leur force centrifuge et lorsqu'elles atteignent le sol ou heurtent un joueur, on lache une nouvelle salve. Nous sommes au complet, dix patineurs, cinq motards; cinq coureurs (ou matraqueurs).
Pendant que l'hymne s'acheve, nous restons immobiles, le regard fixe droit devant nous; 80 000 spectateurs nousobservent depuis les tribunes et deux milliards de gens devant leur poste de multivision surveillent la durete de nos expressions.
Les coureurs, ces ordures, enfilent leurs gros gants de cuir et empoignent leurs battes en forme de crosse dont ils seservent pour detourner les balles ou pour essayer de nous frapper. Les motards roulent tout en haut de la piste (attention, camarades, c'est la que les boules tirees par les canons sont les plus dangereuses) et piquent vers le bas pour aider les coureurs aux moments cruciaux. C'est alors que nous intervenons, nous les patineurs, du moins ceux d'entre nous qui en ont le cran. Notre role est de bloquer le passage, de tenter d'empecher les coureurs de nous depasser et de marquer des points; nous sommes en fait de la veritable chair a canon. II y a donc deux equipes, quarante joueurs au total, qui patinent, courent et roulent sur la piste, poursuivis par les grosses balles (elles arrivent toujours par-derriere, nous renversant comme des quilles et nous mettant hors de combat), et le principe du jeu, au cas ou vous l'ignoreriez, consiste pour les coureurs a depasser, tous les patineurs de l'equipe adverse, a s'emparer d'une balle et a la passer a un motard pour marquer un point. Les motards d'ailleurs peuvent egalement venir epauler les coureurs et dans ce cas, nous qui sommes sur patins a roulettes, devons tout tenter pour renverser ces motos de 175 cm3.
Il n'y a ni mi-temps, ni remplacants. Quand une equipe perd un homme, c'est tant pis pour elle.
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez la description de la piste pour le Jeu de Boules et lisez-la a haute voix.
3. Pourquoi les coureurs se servent-ils de leurs battes en forme de crosse?
4. Quel est le role des patineurs dans le jeu? Et des motards?
Билет № 21
JONATHAN, LE CHAMPION
Nous sommes entres, dit-on, dans la societe des loisirs. Plus les spectateurs sont blases, plus les jeux doivent etre corses. Il n'y a pas de limite a l'habilete d'un champion. Il n'y a pas de limite aux regles du jeu. Il n'y a pas de vainqueur eternel.
Aujourd'hui, je veille a presenter mon meilleur profil aux cameras. Moi, je suis Jonathan, le champion, et personne ne me depasse sur la piste. Je suis le pivot de l'equipe de Houston et pendant les deux heures de la partie (il n'y a plus ni regles ni sanctions une fois le premier tir de balles lance) je vais demolir tous ces fumiers de coureurs qui oseront lever leur crosse sur moi.
C'est parti aussitot. C'est la melee: motos, patineurs, arbitres et coureurs qui s'accrochent, cognent puis cherchent a se degager quand une balle fonce vers nous. Je prends mon elan, souleve un patineur adverse et le balance hors de la piste, au milieu du stade. Aujourd'hui, je suis la vitesse brute, je pousse, je plonge, j'evite une balle et me precipite sur ces salauds de coureurs. Deux d'entre eux se battent a mains nues et un coup terrible arrache le casque et la moitie du visage de l'un d'eux. Le vainqueur reste une fraction de seconde de trop a admirer son ?uvre et se fait eliminer par un motard qui avait pique sur lui et l'aplatit. La foule rugit et je sais que les cameramen ont saisi cette phase de jeu qui a du faire bondir de leur fauteuil relax tous les spectateurs de Melbourne, de Berlin, de Rio et de Los Angeles.
Le match est entame depuis une heure et je patine toujours en souplesse. Nous avons perdu quatre hommes souffrant de fractures diverses, un jeunot qui est peut-etre mort, et deux motos. L'autre equipe, l'equipe de ce bon vieux Londres, n'est guere plus brillante.
L'une de leurs motos s'emballe, recoit une balle de plein fouet et explose dans un jet de flammes. Les spectateurs hurlent leur joie.
Continuant a rouler tranquillement, j'arrive pres du fameux Jackie Magee de l'equipe de Londres. Je prends tout mon temps pour ajuster mon coup.
Et la partie se termine sur le score de 7 a 2 en notre faveur.
1. Lisez le texte «Le reve de Barbara» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez le passage du texte qui presente la description du jeu. Lisez-le a haute voix.
3. Comment se termine le jeu?
4. Pourquoi dans le sport n'y a-t-il pas de vainqueur eternel?
Билет № 22
LE WEEK-END
Un vieux copain, Jim Cletus, debarque a mon ranch pour le week-end. Mackie, la fille qui est avec moi en ce moment, sort nos repas du congelateur et les met sous les rayons.
Cletus est juge maintenant. Pour chaque match il y a deux arbitres, des guignols, dont le boulot consiste a s'assurer que tout se deroule correctement, et un juge qui enregistre les points marques. Cletus appartient aussi au Comite International du Jeu de Boules et il m'apprend que de nouveaux changements sont envisages dans les regles du jeu.
Cletus, un ancien coureur de l'equipe de Toronto, s'installe confortablement dans mon immense fauteuil et pose ses mains sur ses genoux abimes.
«Et quoi d'autre? fais-je. A moins que tu n'aies pas le droit d'en parler?
— Oh, juste des trucs financiers. Une augmentation des primes pour les meilleures attaques. Et aussi pour l'equipe Championne du Monde, ce qui devrait une fois de plus te faire plaisir. Et on parle de reduire l'intersaison. Les spectateurs en veulent toujours plus et ils trouvent que deux mois c'est trop long.»
Apres diner, Cletus et moi allons nous promener autour du ranch. Il me demande si je desire quelque chose en particulier.
«Oui, quelque chose, mais je ne sais pas quoi, dis-je avec sincerite.
— Tu as quelque chose derriere la tete», me lance-t-il en observant mon profil tandis que nous grimpons un sentier qui serpente a flanc de colline.
La campagne texane s'etend devant nous sous une ceinture de nuages.
«Tu n'as jamais pense a la mort quand tu jouais?»
Je sais que je me montre un peu trop songeur pour ce vieux Cletus.
«Jamais pendant la partie elle-meme, me repond-il avec fierte. Mais en dehors de la piste je ne pensais qu'a ca.»
Nous nous arretons et regardons un long moment le paysage.
J'aime bien les collines. Je possede une autre maison en France pres de Lyon ou les collines ressemblent a celles-ci encore qu'elles soient plus luxuriantes; la- bas, mes promenades du soir se font sur un ancien champ de bataille. Les villes sont tellement inhabitables qu'il faut avoir un passeport d'affaires pour penetrer dans des megapoles comme New York.
«Je suis un ancien joueur, poursuit Cletus et je sais qu'on ne peut pas tout exiger d'un homme. Tu vois, Johnny, mais quand j'insiste aupres du Comite pour qu'on maintienne encore un minimum de regles, j'ai parfois l'impression d'etre completement depasse.»
1. Lisez le texte «Un jour... un train» et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez l'information qui concerne de nouveaux changements dans les regles du jeu. Lisez-la a haute voix.
3. Comment les amis passent-ils leur week-end?
4. Pourquoi les sports peuvent-ils etre dangereux?
Билет № 23
LES CENT LIGNES
— Julien! Vingt lignes! Je ne dois pas parler en classe!
Julien sursaute, rougit, prend son carnet, ouvre a «devoirs» et note: «Je ne dois pas parler en classe. Vingt fois.» Puis il pense a l'arbre et son coeur se serre.
Chaque soir, apres gouter, Julien monte dans sa chambre faire ses devoirs. Il s'installe a son bureau, lit sa lecture, fait son probleme, apprend son resume d'histoire, un peu vite s'il le faut, et toujours, quand il ferme le dernier cahier, il lui reste un moment avant le repas. C'est son moment pour l'arbre.
Il est la, immense, juste devant la fenetre. D'abord, Julien regarde le tronc; un pied enorme qui le tient debout, et que le chat du voisin escalade. Tous les soirs, en regardant le tronc, Julien l'espere. Ce soir il ne vient pas. Puis ses yeux montent jusqu'a la premiere branche, celle ou il grimpe l'ete pour chercher des cerises. Il voit le creux ou il s'assied, sent le rugueux du bois contre sa cuisse, retrouve dans sa bouche le gout des fruits juteux, entend le grand rire de son pere.
Ses yeux grimpent encore, de branche en branche, suivant leurs courbes, sans jamais prendre le meme chemin, s'arretent au nid. Il est vide depuis l'automne. Julien a vu les hirondelles le construire peu a peu, les petits apparaitre et grandir. Il les a defendus contre le chat, a pose un grillage autour du tronc pour empecher qu'il grimpe. Il en a quand meme mange un. Et puis ils sont partis.
Ses yeux quittent le nid, s'elevent encore. Ils touchent la cime des branches au bord du ciel, en meme temps que le soir qui commence a tomber. Il aime bien ca, rencontrer le soir en haut de l'arbre. Toujours, a cet instant, il revoit l'arbre de grand- mere; un grand tout pareil, avec un tronc pour le chat; un noeud pour s'asseoir a l'ombre dans l'ete, un nid vide et, tout en haut, de petites branches pour attraper le ciel. Quand ses yeux les atteignent il pense a elle, partie, et il dit doucement:
— Bonsoir grand-mere.
Aussitot maman crie:
— A table!
Et Julien descend, laissant l'arbre a la nuit.
Ce soir, Julien a ses vingt lignes. Il sait qu'il ne pourra pas voir tout l'arbre, hesite a commencer au noeud pour pouvoir atteindre le ciel. Mais ce n'est pas pareil. Alors, sitot le dernier cahier referme, il prend une feuille et aussi vite qu'il peut, ecrit:
«Je ne dois pas parler en classe.»
1. Lisez le texte et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez la description de l'arbre. Lisez-la a haute voix.
3. Comment Julien a-t-il defendu les oiseaux contre le chat?
4. Pourquoi est-ce que le coeur du garcon se serre quand il pense a l'arbre?
Билет № 24
LA PREMIERE PATIENTE
La premiere fois que j'ai pose mes yeux sur elle, c'etait une jeune femme pleine de vie et determinee.
Je me souviens encore de notre premiere rencontre. C'etait il y a dix ans, je commencais juste mon internat. J'ecoutais les dernieres recommandations de mon tuteur lorsqu'elle est entree dans la piece. Et quand j'ai croise son regard bleu gris, j'ai eu la sensation que le temps s'arretait. La voix du professeur s'eloignait de plus en plus. Elle avait des cheveux chatains coupes court, elle portait un simple jeans et un t-shirt blanc. Elle m'a sourit, mes jambes devenaient du coton, elle a salue le professeur puis elle s'etait simplement assise sur une chaise. Je n'arrivais pas a la quitter du regard. Elle semblait si forte et en meme temps si fragile. La voix de mon tuteur se rapprochait... Non, je ne voulais pas sortir de mes pensees...
— Vous avez des questions?
Des questions? Par rapport a? Je suis ou la?.. Hopital, internat... Professeur... Oups!
— Je... non... Pas de questions.
— Bien. Je vous laisse avec votre premiere patiente. Son dossier est sur votre bureau.
Mon bureau? Je balayais la salle des yeux. Mauvaise idee... Instantanement, mon regard retrouva la jeune femme. Cette fois, je lui souriais lorsque nos regards se croiserent... encore. Je sentis une main sur mon epaule. Le professeur me faisait un signe de la tete. Voila mon lieu de travail pour les annees a venir... Super... Je remerciais mon tuteur et prenais conge.
Une fois a ma place, j'ouvrais le dossier devant moi: Alix Lesage, nee en aout 1986. Il y a trois ans, elle fut traitee pour une leucemie. Depuis un peu plus d'un an, elle etait en phase de remission apres avoir subit une chimiotherapie. Elle venait aujourd'hui pour une visite de controle.
J'allais chercher ma patiente. Pour ma plus grande joie, c'etait ma mysterieuse inconnue. A peine plus petite que moi, menue, une coupe garconne, elle me toisa des pieds a la tete. Je ne savais pas comment l'aborder.
C'est elle qui rompit le silence. J'entendais sa voix pour la premiere fois. Une voix douce et melodieuse.
— Le docteur Blankas ne travaille plus ici?
— Si, mais comme il me forme, il m'a confie la responsabilite de plusieurs de ses patients.
Elle me souriait. Un sourire parfait.
— Vous debutez alors...
1. Lisez le texte et dites en 2 ou 3 phrases quel est son sujet.
2. Trouvez le passage du texte qui presente la premiere rencontre des personnages. Lisez-le a haute voix.