Le Front Polisario se bat contre la Mauritanie et le Maroc
Le peuplement
Le Sahara est peuplé de blancs Berbères (Touareg, au singulier Targui), d'Arabes (Chaâmba) dans sa lisière Nord, d'Arabes ou Maures plus ou moins métis à l'Ouest, un peu partout d'ouvriers noirs ou Haratins (au singulier Hartani) , vers le Sud, de Toubou, métis de Noirs et de Berbères. Avant d'être islamisés, les Berbères du Nord se trouvaient plus ou moins judaïsés : c'étaient les Zénètes.
Ces populations se rassemblent dans de nombreux centres, qui se trouvent souvent distants les uns des autres de plusieurs centaines de kilomètres et que nous pouvons classer selon leur position géographique en dix groupes.
L'histoire du conflict
La période coloniale (1884-1975)
Avant 1884 (début de la colonisation de la région par l'Espagne), la zone que l'on nomme aujourd'hui le Sahara occidental était habitée par des tribus organisées et indépendantes les unes des autres. Durant la période coloniale, certains chefs guerriers, désireux de se débarrasser de cette tutelle jugée encombrante, acceptèrent, sous prétexte de venir à bout de l'ennemi commun, des aides matérielles massives de la part du sultan du Maroc. Cette attitude laissa imaginer à certains que ces chefs acceptaient et reconnaissaient ainsi, de fait, la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.
Deux pays revendiquaient la possession de cette région : la Mauritanie et le Maroc. La première estimait que le Sahara occidental devait reconnaître sa souveraineté du fait de fortes similitudes linguistiques, culturelles et ethniques entre Sahraouis (habitants du Sahara occidental) et Maures. Le second expliquait que la région appartenait au Maroc bien avant la décolonisation et évoquait un « Grand Maroc » auquel on restituerait la Mauritanie, le nord du Mali, une partie de l'ouest algérien et la région sahraoui.
La main-mise du Maroc sur le Sahara occidental
En 1965, les Nations Unies firent pression sur l'Espagne pour qu'elle accepte de décoloniser ce territoire et d'organiser un referendum d'autodétermination. Mais l'Espagne fit la sourde oreille.
Le 10 mai 1973, des Sarahouis firent naître le Front Polisario qui réclamait - et réclame encore - l'indépendance du Sahara occidental. C'est le début d'un conflit armé. Deux ans plus tard, alors que l'armée espagnole était en train de se retirer de la zone, le roi du Maroc, Hassan II, entreprit lui aussi, à sa manière, d'affirmer clairement ses vies le Sahara occidental. Le 16 octobre 1975, il organisa une Marche Verte, pacifique, dans le désert, afin de récupérer symboliquement ce territoire qu'il considérait comme appartenant au Maroc. Il marcha en famille, précédé par l'armée et suivi par une foule brandissant Coran et drapeau marocain.
Le 24 novembre 1975, l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie, signèrent à Madrid des accords qui octroyaient à la Mauritanie et au Maroc l'administration conjointe du Sahara occidental. En janvier 1976, les derniers soldats espagnols quittaient le Sahara occidental. Le Maroc, lui, annexa une bonne partie du territoire sahraoui, faisant fuir des milliers de personnes vers les régions alentours.
Le Front Polisario se bat contre la Mauritanie et le Maroc
Le Front Polisario reprit les armes, matériellement soutenu par l'Algérie qui espérait - et espère toujours - l'indépendance du Sahara occidental dans la mesure où elle lui permettrait d'obtenir, en compensation, l'accès à l'océan Atlantique. Il s'attaqua, au nord, aux forces marocaines et, au sud, à l'armée mauritanienne. En août 1979, la Mauritanie fut contrainte de signer la paix d'Alger dans laquelle elle renonça à ses revendications sur le territoire sahraoui. Le Maroc, aidé par les États-Unis et certains pays occidentaux, échappe à la défaite.
L'ONU et l'OUA (Organisation de l'unité africaine) tentent, en vain, de trouver une issue pacifique à ce conflit qui non seulement fait des morts parmi les combattants, mais également parmi les civils. Des milliers de Sahraouis sont obligés d'aller se réfugier loin de chez eux, dans des camps d'accueil dans lesquels les conditions de vie sont difficiles (Au Tindouf, en Algérie, mais aussi en Mauritanie, aux Canaries, en Espagne et à Cuba).