Je vois ce chien – Je le vois
Г.Г. Аврамов
КУРС ЛЕКЦИЙ
(на французском языке)
по теоретической грамматике французского языка
для студентов IV курса факультета иностранных
языков
Часть I
Морфология
Ростов-на-Дону
РОСТОВСКИЙ ГОСУДАРСТВЕННЫЙ ПЕДАГОГИЧЕСКИЙ
УНИВЕРСИТЕТ
КУРС ЛЕКЦИЙ
(на французском языке)
по теоретической грамматике французского языка
для студентов 4 курса факультета
иностранных языков
Часть I
Морфология
Ростов-на-Дону
ББК 81.2 Фр-2
УДК 44 (075)
А 21
Печатается по решению редакционно-издательского
совета Ростовского государственного
педагогического университета
Учебное издание представляет собой тексты лекций по теоретической грамматике французского языка (на французском языке) для студентов 4 курса факультета иностранных языков - Ростов н/Д: РГПУ. Ч I. Морфология. 2006. - 182 с.
Учебное издание предлагает студентам курс лекций теоретической грамматике французского языка (на французском языке), раскрывающий конкретные проблемы и основные спорные вопросы французской морфологии
Автор: Г.Г.Аврамов, канд. филол. наук.
Отв. редактор: Болдина Л.А., канд. филол. наук.
Рецензенты: Шаповалова А.П.,докт. филол. наук.
Перехова Л.И., канд. филол. наук.
© Аврамов Г.Г 2004.
© Аврамов Г.Г 2006.
ПОЯСНИТЕЛЬНАЯ ЗАПИСКА
Данное учебное издание по теоретической грамматике французского языка предназначено для студентов IV курса отделения французского языка факультета иностранных языков.
Необходимость публикации данного курса лекций на французском языке вызвана отсутствием современного учебника по данной дисциплине на французском языке.
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О Г Л А В Л Е Н И Е
Conférence I. Introduction à l’étude théorique de la grammaire
française ……………………………………………....5
Conférence II. Parties du discours en français moderne ………..... 21
Conférence III. Substantif ………………………………………… 31
Conférence IV. Déterminatif ……………………………………… 46
Conférence V. Adjectif. Numéral ………………………………… 63
Conférence VI. Pronom …………………………………………… 80
Conférence VII. Verbe …………………………………………… 95
Conférence VIII. Catégories grammaticales du verbe (suite) ….......111
Conférence IX. Verbe (fin)..............................................................124
Conférence X. Adverbe. Conjonction................. ………………..139
Conférence XI. Préposition. Particule. Mots –phrases.
Interjection .………………………………….....159
Conclusion.............................................................................. .175
Bibliographie.............................................................................179
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Conférence I
INTRODUCTION A L’ÉTUDE THÉORIQUE
DE LA GRAMMMAIRE FRANÇAISE
PLAN :
1. Définition de la grammaire. Les phénomènes grammaticaux et les rapports entre la langue, la conscience et la réalité extralinguistique.
2. La langue et la parole. Actualisation.
3 Unités étudiées dans la grammaire.
4. Asymétrie dans la grammaire. Approche fonctionnelle.
5. Catégories grammaticales.
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1. Définition de la grammaire. Les phénomènes grammaticaux et les rapports entre la langue, la conscience et la réalité extralinguistique.
1.1. La grammaire est définie comme partie de la linguistique étudiant les lois du changement et de la combinaison des mots formant un énoncé. La grammaire se divise en morphologie (science sur le changement du mot) et la syntaxe (science sur la combinaison des mots au sein d’une proposition et sur la combinaison des propositions au sein d’un texte). La morphologie étudie des morphèmes grammaticaux et des significations qui en sont exprimées. La syntaxe étudie les questions se rapportant à l’organisation d’une proposition, aux liens et aux fonctions des mots au sein d’une proposition, à l’utilisation des mots outils ; à l’ordre des mots, aux significations exprimées par des moyens phrastiques ;aux liens des propositions entre elles.
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Dans le plan de la fonction reflétante de la langue les catégories grammaticales se divisent en CG sémantiques dont les significations reflètent les propriétés réelles des objets et les rapports entre les objets (genre des substantifs animés) et CG asémantiques n’ayant que des fonctions structurales et organisatrices (genre des substantifs non-animés, genre et nombre des adjectifs etc.).
La forme linguistique dénote un élément de la réalité dans sa totalité avec toutes ses propriétés. Mais dans une situation concrète peuvent être actualisés des côtés différents du phénomène reflété. Voilà pourquoi la forme grammaticale correspondante peut recevoir une nuance significative particulière. P. ex. : la forme il a fait dénote une action passée achevée et ayant un résultat déterminé. Selon la situation on peut insister ou bien sur la signification de l’achèvement ou bien sur la signification résultative. Voilà pourquoi il faut étudier les phénomènes grammaticaux non seulement dans leur système mais aussi dans leur emploi concret dans la parole, dans leur fonctionnement en tenant compte du rôle des sujets parlants dans l’organisation de la parole et du rôle de la situation dans l’emploi et l’interprétation des phénomènes grammaticaux.
2. La langue et la parole. Actualisation.La grammaire étudie les faits linguistiques non seulement au niveau de la langue-système mais aussi au niveau de la parole, c’est-à-dire, dans leur réalisation.
2.1.Dans la langue envisagée comme un ensemble de moyens il faut distinguer deux côtés: système/structure et norme.
2.1.1. Systèmereprésente la totalité d’éléments, structurereprésente l’organisation interne de cette totalité. De cette façon, la notion du système insiste sur la totalité, la pluralité d’éléments ; la notion de la structure appuie sur des liens stables à l’intérieur de l’objet. De cette façon, pour étudier un phénomène linguistique dans le plan structuro-systématique il faut :
¨
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¨ déterminer les rapports internes et les liens entre ces éléments, leur hiérarchie aussi bien que les moyens de formation des uns des autres. P. ex. : en parlant du système temporel du français il faut déterminer avant tout combien et quelles unités entrent dans cette totalité d’éléments. Puis ayant dressé l’inventaire de formes on installe les rapports entre eux. P. ex. dans le système temporel de l’indicatif on distingue trois plans ou époques : présent, passé, futur, entre lesquels sont distribuées toutes les formes temporelles. Puis on détermine les significations qui opposent les formes temporelles (p. ex. passé composé à passé simple ; passé composé à imparfait; passé composé à plus-que-parfait etc.). Ainsi révèle-t-on la carcasse relationnelle ou la totalité de relations liant les formes grammaticales entre elles. Cette totalité de relations détermine la structure du temps verbal en français.
2.1.2. Norme linguistiquereprésente une forme d’expression de la catégorie grammaticale fixée dans la langue donnée. P. ex. le passé composé a la structure v. auxiliaire + p.p. Mais le choix du verbe auxiliaire et de la forme du p.p. sont déterminés par la norme du français : il a écrit, mais il est venu (et non * a venit).
Les éléments du système peuvent être librement choisis par le sujet parlant, mais ce choix est toujours significatif parce qu’il change le contenu de l’énoncé. Dans Jean appelle Pierre on peut changer l’ordre des substantifs, mais cela changera la signification de la phrase, cp. Pierre appelle Jean parce que le changement de la position du substantif par rapport au verbe est lié à l’expression des fonctions syntaxiques du sujet grammatical et du Cod. Les éléments de la norme ne peuvent pas être choisis, leur fonctionnement est obligatoire et n’est pas lié à la signification. P. ex. dans la phrase citée ci-dessus on ne peut pas placer les deux substantifs avant ou après le verbe : *Jean Pierre appelle même si sa signification eût été claire: les Français ne le disent pas.
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De cette façon, la grammaire a un double but : l’explication des lois de l’organisation de la langue et en même temps l’explication des mécanismes de la parole, c’est à dire des règles du choix des éléments linguistiques à la formation des énoncés qui représentent des unités communicatives. Le respect des normes de la langue rend la parole correcte ; le respect de l’usage (ou normes de la parole) fait la parole authentique, c’est à dire la personne étudiant une langue étrangère parle de façon que le fasse dans cette situation celui pour qui c’est la langue maternelle.
2.3. Actualisation.L’actualisation représente l’emploi dans la parole des moyens linguistiques y compris des moyens grammaticaux. Dans la conscience humaine il n’y a que des signes virtuels (potentiels) qui se voient actualiser dans la parole en dénotant des objets, des événements, des rapports concrets. La théorie de l’actualisation a été élaborée avant tout par les linguistes français Ch. Bally [ 2 ]et G. Guillaume. [ 15 ].
2.3.1. Ch. Ballydétermine l’actualisation d’une notion comme sa détermination quantitative et sa localisation. P. ex. dans les propositions il a acheté un kilo de pain et Il a mangé tout le pain la notion exprimée par le mot pain, est identifiée à une quantité réelle de pain. La localisation se manifeste en limitation d’une notion en trois aspects : par rapport au sujet parlant, dans l’espace et dans le temps. Les marques de la localisation sont donc moi – ici – maintenant, lui (toi) – là – alors. P. ex. dans la proposition Je vois là-bas une maison le mot maison dénote non une notion commune en général, mais il est identifié par son lien avec le sujet parlant (je), avec le moment de la parole (présent du verbe) et par sa localisation (son éloignement du sujet parlant). Ch. Bally a découvert en français des moyens d’actualisation qu’il a nommés a c t u a l i s a t e u r s. Pour les substantifs ce sont les articles et d’autres déterminatifs, qui individualisent une notion dans le plan espace-temps (ce, ce … ci, ce … là), et par rapport au sujet parlant. Les actualisateurs du verbe sont les pronoms personnels conjoints (je, tu, il etc. ) qui individualisent les actions par rapport aux interlocuteurs et les flexions verbales précisent l’action dans les plans temporel et modal.
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Niveau d’actualisation | Formes grammaticales | |
Objet | Action | |
in posse in fieri in esse | absence de l’article article indéfini article défini | formes non personnelles subjonctif indicatif |
La théorie de l’actualisation a joué un très grand rôle dans la grammaire théorique du français. En français la fonction d’actualisateurs est souvent propre aux mots outils (déterminatifs, pronoms personnels conjoints etc.) sans lesquels un mot autonome ne peut pas manifester sa fonction syntaxique (être terme de proposition).
3. Unités étudiées dans la grammaire. Toute science se caractérise avant tout par la nomenclature et le caractère des unités étudiées par elle. La langue représente une structure distinguant des niveaux où les unités du niveau inférieur servent de matériel pour les unités du niveau supérieur. On distingue d’habitude les unités linguistiques suivantes : phonème, morphème, mot, terme de proposition, groupement de mots, proposition, unité superphrastique, texte (les unités soulignées occupent la place intermédiaire entre les niveaux linguistiques).
3.1. Phonème est l’unité primaire de la structure linguistique. Elle n’a pas de propre signification mais sert à distinguer le sens des mots : fille – quille ; fille – feuille ; fille – fil, où les phonèmes soulignés comme tels n’ont pas de signification mais distinguent les paires de mots. Il ne fait pas l’objet immédiat de l’étude grammaticale.
3.2. Morphème.Les phonèmess’agencent en morphèmes représentant des unités élémentaires significatives de la langue et les unités minimales étudiées par la grammaire. Dans la proposition La fill-ette march-ait lente-ment il y a sept morphèmes. D’après le contenu on en distingue trois types : lexicaux (fill-, marche-, lent-), exprimant la signification commune (lexicale) du mot ; formatifs ou dérivatifs (-ette, -ment), servant à former des mots nouveaux ; et modificatoires ou grammaticaux (la, -ait) qui sont joints aux morphèmes lexicaux à leur inclusion dans la proposition.
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3.3. Mot. Les morphèmes s’agencent en mots qui peuvent inclure quelques morphèmes dérivatifs et/ou grammaticaux. La signification du mot possède deux aspects : la notion commune sur l’objet de la réalité nommé et une caractéristique catégorielle de cette notion. Le premier aspect forme la sémantique commune du mot, le second – son appartenance à une partie du discours. P. ex. les mots lent, lentement, lenteur, ralentir expriment la notion commune de «lenteur», mais dans le premier cas celle-ci est représentée comme propriété d’une substance, dans la deuxième – comme propriété d’une action, dans le troisième – comme substance et dans le dernier – comme action ce qui détermine l’existence des mots appartenant aux différentes parties du discours. Cette dernière fait partie de la signification du mot et a une importance primordiale pour la grammaire parce qu’elle prédétermine la possibilité de son changement et de son agencement. Le mot pris dans une forme grammaticale bien déterminée représente une modification grammaticale du mot (словоформа). De cette façon le mot se manifeste comme un ensemble de formes grammaticales. P. ex. le verbe ralentir représente l’ensemble de formes ralentir, ralenti, ralentissant, (je) ralentis, (il) a ralenti, tu ralentissais etc.
Le système des formes grammaticales d’un mot constitue son paradigme, au sein duquel on distingue une forme i n i t i a l e (singulier pour le substantif ; infinitif pour le verbe ; singulier, masculin pour l’adjectif).
Pour la grammaire il est très important de distinguer des mots autonomes (significatifs) et outils (non-autonomes). Ces derniers occupent une place intermédiaire entre un mot autonome et un morphème.
3.4. Terme de proposition (TdP). Inclus dans une proposition, le mot entre en relations avec d’autres mots et représente une unité particulière de la parole – terme de proposition. Un TdP possède les marques formelles qui constituent la forme syntaxique du mot. Celle-ci est une notion plus large que sa forme morphologique parce qu’elle inclut outre cette dernière des mots outils. Dans la proposition Les enfants / vont / à l’école nous avons 6 mots et 3 TdP. Les formes morphologiques des substantifs : enfants, école, leurs formes syntaxiques sont les enfants, à l’école.
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3.6. Proposition. Se compose de mots ou de groupes syntaxiques et représente l’unité essentielle communicative de la langue, unité de communication. La proposition est un phénomène très complexe où l’on distingue avant tout trois niveaux : syntaxique, logico-communicatif et sémantique. L’analyse au niveau syntaxique révèle l’organisation formelle et grammaticale de la proposition c’est-à-dire son schéma structural. Ici on distingue les termes de proposition : sujet grammatical, prédicat, compléments et autres se caractérisant par des propriétés grammaticales bien déterminées. L’aspect logico-communicatif appelé encore division actuelle de la proposition, reflète la proposition comme porteuse de l’information. Ici on distingue un thème (la partie connue de l’énoncé) et un rhème (la nouvelle information de la proposition). Dans l’aspect sémantique la proposition est envisagée comme réflexion d’un fragment de la réalité. Ici on distingue telles significations que : agent - action ; porteur de la propriété – propriété, objet, instrument, lieu de l’action etc.
Une proposition envisagée comme ensemble de tous les trois niveaux de son organisation, du remplissage lexical et de l’intonation dans son rapport avec la réalité décrite représente une unité de la parole appelée énoncé.
3.7. Unité superphrastiquereprésente une combinaison de plusieurs propositions liées par la communauté significative et ayant des moyens grammaticaux et lexicaux de liaison bien déterminés.
3.8. Texte représente l’ensemble de propositions ou d’unités superphrastiques comme résultat de l’activité langagière (речевая деятельность) achevée dans le plan sémantique et communicatif.
4.0. Asymétrie dans la grammaire. Approche fonctionnelle.Asymétrie dans la langue se manifeste en écart de la régularité, de similitude là où l’on peut les attendre. On distingue trois types d’asymétrie : a) asymétrie du système ; b) asymétrie de la structure (les rapports entre le signifié et le signifiant) ; c) asymétrie fonctionnelle (ou de fonctionnement).
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4.2. Asymétrie de la structure.Elle se manifeste en divergence du signifiant et du signifié dans les formes grammaticales. L’asymétrie de la forme (F) et du contenu (C) se manifeste en trois aspects : syntagmatique, paradigmatique et sémiotique. Elle se manifeste en ce que la quantité d’éléments du plan de l’expression (signifiants) et du plan du contenu (signifiés) ne coïncide pas : ou bien les premiers sont plus nombreux (F >C), ou bien inversement (C > F). Ainsi reçoit-on 6 types d’asymétrie :
4.2.1. Aspect syntagmatique.La symétrie prévoit que dans la chaîne parlée le plan de l’expression et le plan de la forme se divisent de la façon parallèle de manière que le nombre de signifiants et de signifiés coïncide, p. ex. dans la forme nation-al-e-s à chaque signification correspond son élément dans le plan de la forme.
A la rupture de ce parallélisme dans l’aspect syntagmatique on reçoit deux types d’asymétrie :
forme contractée F1 | F1 + F2 forme analytique |
C1 + C2 | C1 |
4.2.1.1.Dans une forme contractée sont exprimées de la façon syncrétique des significations qui dans d’autres cas sont exprimées de la façon divisée. P. ex ; dans la forme nation-aux le morphème -aux exprime de la façon syncrétiquetrois significations «adj. + masc. + pluriel » qui dans nation - al - e - s sont exprimées de la façon divisée. Les formes contractées peuvent se manifester :
¨ en expression des catégories grammaticales (voir l’exemple avec nationaux) ; en succession des mots outils (àcomparer à la et au ) ;
¨ en expression des significations lexicale et grammaticale dans un mot, p. ex. dans parl/a, fin/it les significations lexicale et grammaticale sont exprimées de la façon divisée, tandis que dans il sut, il fit elles sont exprimées de la façon syncrétique la signification lexicale et celle du passé simple.
4.2.1.2.Dans une forme analytique une signification commune est exprimée par un ensemble d’éléments divisés. P. ex. la signification temporelle dans je parlai est exprimée de la façon synthétique, mais dans j’ai parlé – de la façon analytique - par la combinaison d’un V. auxiliaire et d’un participe passé.
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A la rupture de la symétrie dans l’aspect paradigmatique on reçoit deux types d’asymétrie : polysémie et synonymie.
F1 C1
synonymie (au polysémie (au
sens large du mot) sens large du mot)
F2 C2
.2.2.1. La polysémie a dans la grammaire les manifestations suivantes :
¨ polysémie au sens étroit du terme : la polysémie d’une forme, p.ex. : Il part (la forme du présent) dénote aussi une action future : Il part demain ;
¨ syncrétisme sémantique d’une forme se manifestant dans lefait que dans un contexte sont réalisées simultanément deux significations de la forme qui dans d’autres cas peuvent être exprimées isolément, p. ex. plus-que-parfait exprime l’antériorité par rapport au passé ou bien l’achèvement de l’action au passé. Dans plusieurs cas ces deux significations se manifestent simultanément. Le syncrétisme est la manifestation la plus faible de la polysémie tandis que l’homonymieen est la plus forte. C’est la paradigmatique qui joue le rôle primordial dans la définition de l’homonymie grammaticale. Les mêmes formes faisant partie des paradigmes différents représentent des formes différentes se rapportant à des catégories différentes, p. ex. (tu) marches– nous marchons et une marche – des marches; je parle – nous parlons et (que) je parle – (que) nous parlions.
4.2.2.2. La synonymieexprimant une signification à l’aide de plusieurs formes différentes peut aussi avoir des manifestations différentes :
¨ distribution complémentaire des formes grammaticales (allomorphes). Dans ce cas les formes synonymiques ne peuvent pas remplacer l’une l’autre, leur emploi est déterminé par une règle syntagmatique que Ch. Bally a appelée «interdépendance libre» [2]. P. ex. l’allomorphe -er est employé avec les verbes du premier groupe et -ir – avec les verbes du deuxième groupe (aussi les allomorphes de la IIIème personne du singulier du passé simple : -a, -it, -ut) ;
¨
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¨ moyens d’expression parallèles qui représentent des moyensd’expression d’une signification indépendamment de leur nature (grammaticale ou lexicale). P. ex. la synonymie de la proposition subordonnée de cause, de but, de temps etc. et des tournures infinives ou participes : Revenue à la maison, elle téléphona à son amie et Quand elle est revenue … ou Elle a téléphoné après être revenue à la maison.
4.2.3. Aspect sémiotique.La symétrie dans l’aspect sémiotique se manifeste en liaison constante d’une forme donnée avec un contenu donné. L’absence d’un de ces deux côtés rompt la symétrie et nous trouvons deux formes d’asymétrie :
forme zéro Ø C
forme vide F Ø
4.2.3.1. La forme zéro est caractérisée par l’absence d’une marque spéciale. P. ex. dans le mot national le masculin et le singulier sont exprimés par l’absence de marques spéciales (morphèmes zéro). Un morphème zéro reflète l’absence significative d’une marque morphologique ce qui permet d’exprimer les significations grammaticales d’une façon plus économe. On en distingue les types suivants :
¨ morphème zéro en morphologie, p. ex. : je parle – nous parlons; regarde! et regardez!
¨ ellipse ou signe sous-entendu dans la syntaxe, p. ex. : Il a deux enfants, l’un de dix ans, l’autre de sept.
4.2.3.2. La forme vide.Si une forme n’est pas liée à un élément de la réalité elle se désémantise et perd son contenu. Elle reçoit une fonction structurale faisant partie d’une forme morphologique ou syntaxique. On en distingue les types suivants :
¨ interfixes en morphologie et dérivation, p. ex. l’élément -iss chez les verbes du II groupe ou l’élément-t- à la formation des verbes : numéro – numéroter ;
¨ mots outils non-significatifs, p. ex. les prépositions auprès l’infinitif : prier de faire qch ;
¨ tout élément de la parole employé de la façon superflue qui tend à se désémantiser. P. ex. au lieu de dire parler calmement on peut dire parler d’une voix calme ou voix double sémantiquement parler mais permet d’employer un adjectif pour la caractérisation d’une action.
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¨ fonction significative, sémantique (dans ce cas la forme grammaticale indique une propriété réelle des éléments de la réalité) et fonction non-significative asémantique (dans ce cas la forme grammaticale ne reflète pas de distinctions réelles des objets) ;
¨ fonction primaire qui est la cause de l’existence même de cette catégorie, et fonction secondaire comme résultat de l’emploi figuré de la forme grammaticale. L’interaction de ces deux aspects forme les types suivants de fonctions :
4.3.1. Fonction primaire.Elle est caractérisée par les propriétés suivantes :
a) elle est significative ;
b) elle est formée par les oppositions propres à cette catégorie (p. ex. l’opposition de l’unicité et de la pluralité pour la catégorie du nombre) ;
c)elle se manifeste hors du contexte, de l’entourage linguistique et reflète la signification paradigmatique de cette forme.
4.3.2. Fonctions secondaires.A l’encontre de la fonction primaire, elles se manifestent dans des conditions contextuelles bien appropriées.
4.3.2.1. Fonction généralisante ou de neutralisation. Dans ce cas l’opposition se trouvant à la base des formes grammaticales disparaît, se neutralise et la signification se généralise.
Si l’opposition du nombre est conservée, les formes du singulier et du pluriel ne sont pas synonymiques, p. ex. Je vois un chien et Je vois des chiens. Si l’opposition disparaît et l’énoncé se rapporte à tout représentant de la classe, la forme se neutralise on peut employer chacune des formes de l’opposition sans détruire le sens de l’énoncé : p. ex. Le chien est carnivore et Les chiens sont carnivores. Une forme employée dans la fonction de neutralisation est appelée forme non-marquée. Pour le nombre c’est le singulier ; pour le genre – le masculin ; pour le temps – le présent etc. La forme marquée y est employée beaucoup plus rarement.
4.3.2.2. Fonction secondaire significative (de transposition). Se manifeste en emploi d’une forme grammaticale dans la signification de la sub-catégorie opposée. On reçoit des formes synonymiques se distinguant par des nuances de sens. P. ex. nous sommes en présence d’une fonction significative secondaire à l’emploi du pluriel au lieu du singulier (les neiges au lieu de la neige), à l’emploi du présent au lieu du passé (présent historique), du futur au lieu du passé (futur historique etc.). La transposition sémantique est due à :
¨
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¨ l’incompatibilité de la signification de la forme grammaticale avec la signification des autres mots et formes dans un syntagme, p. ex. : Il arrive demain - le présent + le Ccirc. se rapportant au futur : la forme du présent, en modifiant son sens, dénote le futur proche ;
¨ l’incompatibilité de la signification de la forme grammaticale avec la situation, p. ex. : La première guerre mondiale éclate. Il part au front. Puisqu’on sait, que la première guerre mondiale se rapporte au passé, la forme du présent, en modifiant son sens, se manifeste comme le présent historique.
4.3.2.3. Fonction secondaire non significative (désémantisation). Dans cette fonction la forme ne dénote pas de propriété de la réalité extralinguistique, se désémantise et joue le rôle d’un élément de la forme extérieure du mot, du groupement de mots ou de la proposition. P. ex. : le genre chez les N non-animés ne reflète pas de particularités des objets dénotés et fait partie de la forme du mot. Cette fonction non-significative peut devenir distinctive où la catégorie grammaticale distingue la signification lexicale des mots, p. ex. dans les mots un livre et une livre le genre est non significatif, mais il sert à différencier des significations lexicales.
5.0. Catégories grammaticales. Comme nous l’avons déjà dit, une catégorie grammaticale (CG) représente l’unité d’une signification (valeur) grammaticale et d’une forme grammaticale. La signification grammaticale d’une CG est une signification commune se manifestant dans toute une classe de mots ou de propositions à l’aide de moyens d’expression appropriés. Dans la signification grammaticale sont reflétées telles notions que substantivité (предметность), propriétés, relations, conditions et buts de l’acte de la parole. Les moyens de l’expression grammaticale peuvent être morphologiques (à l’intérieur du mot) et /ou syntaxiques (hors du mot) ; voilà pourquoi les CG sont morphologiques ou syntaxiques. Analysons de plus près les CG dans le plan du contenu et dans le plan de la forme.
5.1. Catégorie grammaticale dans le plan du contenu. On distingue des types sémantiques des CG en se basant sur les aspects différents.
5.1.1.Quantité d’oppositions internes.A la base de toute CG se trouve une opposition de formes et de significations. Les oppositions peuvent être binaires où sont opposées deux sub-catégories et plurales où sont opposées plus de deux sub-catégories. Binaires sont en français les CG du genre, du nombre, plurales sont les CG du temps, du mode, de la voix etc. De cette façon la binarité est la condition minimale de l’existence d’une CG.
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¨ catégories significatives (sémantiques) objectives reflétant dans leurs significations les propriétés et les relations des objets indépendamment du point de vue du locuteur. Telles sont les CG du nombre (des N numériques), du genre (des N animés), les catégories syntaxiques dénotant des relations logiques (cause, but etc.) ;
¨ catégories significatives (sémantiques) subjectives et objectives reflétant dans leurs significations les propriétés et les relations des objets du point au vue du locuteur. Telles sont les CG de la personne, du temps absolu, de la voix, du mode (la modalité), de la dé-termination, de la division actuelle, de l’interrogation etc. ;
¨ catégories asémantiques (non-significatives, formelles) reflétant non le monde extérieur, mais les propriétés des unités linguistiques elles-mêmes. Telles sont les CG du genre et du nombre des adjectifs etc.
Plusieurs CG unissent des fonctions différentes. P. ex. la catégorie du nombre est sémantique pour les N numériques et asémantique pour les anumériques. La catégorie syntaxique du sujet est sémantique au cas où elle exprime le sujet réel de l’action (Pierre lit) et porte la fonction purement formelle dans Il pleut.
5.1.3. Catégorie grammaticale et les classes de mots. Ici on distingue deux types de CG :
¨ catégories classificatoiresdivisant les mots d’une partie du discours de façon qu’un mot fait partie d’une sub-catégorie appropriée mais il ne peut pas recevoir les marques de la sub-catégorie opposée. Telle sont les CG du genre des N non-animés (tout N et du masculin ou du féminin mais il ne peut pas changer d’après le genre), la personne chez les pronoms, détermination /indétermination chez les articles et autres déterminatifs.
¨
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5.1.4. Les significations grammaticale et lexicale. Une signification grammaticale se distingue d'une signification lexicale
par les traits suivants :
· Absence de fonction nominative autonome. Lesmots possèdent une fonction nominative autonome, c'est-à-dire, ils sont capables de dénoter des objets extralinguistiques de la façon autonome. Les formes grammaticales ou bien possèdent une fonction nominative non autonome, ou bien ils n'en possèdent point. Ils ne sont pas capables de dénoter de la façon autonome des objets de la réalité ou bien ils n'y sont point corrélés (dans leur fonction asémantique). Les même notions peuvent être exprimées lexicalement aussi bien que grammaticalement et cette différence est purement formelle : elle consiste en capacité de l'élément linguistique d'être employé de la façon autonome ou non. Si l'on prend deux propositions : // arrivera et // arrive demain, on voit que la signification du futur est exprimée dans le premier cas par le fragment -raet dans le second - par demain. Mais à la question Quand arrive-t-il ? on peut répondre demain et on ne peut pas répondre -ra.L'élément demain a unefonction nominative autonome et peut former une proposition isolée, tandis que -raindique le futur seulement au sein du mot. De cette façon, demain se rapporte au lexique et -ra - à la grammaire. A la question Est-ce que le cahier est dans la serviette ? on peut répondre Oui, il est dedans,mais on ne pas répondre * // est dans,bien que les deux mots dénotent la même relation spatiale. Dansexprime cette signification seulement au sein de la proposition étant un mot outil ou «grammatical». Les éléments grammaticaux se lient aux éléments lexicaux ou bien au sein d'un mot (// arrivera) ou bien au sein d'une proposition (Le cahier est dansla serviette). Les premiers se rapportent à la morphologie et les seconds - à la syntaxe. Tout cela peut être résumé par le schéma suivant :
éléments linguistiques
à fonction nominative sans fonction nominative
autonome non autonome
lexique grammaire
au sein du mot au sein de la proposition
Morphologie syntaxe
•
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grammaticales possèdent une plus grande ampleur et abstraction que
les significations lexicales. Bien que l'adverbe demain et la flexion
-raindiquent une action au futur le mot le dénote de la façon plus
exacte que la flexion.
• Extension sur une classe de mots. La signification
lexicale peut être exprimée dans un mot isolé ou dans un groupe plus ou moins restreint de mots. La signification grammaticale enveloppe
toute une classe de mots ou sa grande partie. P. ex. les préfixes verbaux peuvent exprimer l'achèvement de l'action (dormir - cnamь,
s'endormir - уснуть; crier: - кричать, s'écrier - вскрикнуть). En
russe c'est une signification grammaticale puisqu'elle enveloppe tous
les verbes : tout verbe peut avoir ou bien la forme de l'aspect
perfectif, ou bien - imperfectif, beaucoup peuvent avoir les deux
formes : делать/сделать. . En français cette distinction ne touche qu'un petit groupe de verbes et est envisagée comme une partie de leur signification lexicale et non grammaticale.
• Caractère obligatoire de la signification grammaticale.
Les significations grammaticales ne sont pas de simples significations
supplémentaires accompagnant la signification générale lexicale du
mot. Sans elles le mot ne peut pas fonctionner comme unité
linguistique. Ainsi tout nom français se manifeste dans une forme de
genre et de nombre, le verbe - dans une forme de nombre, de
personne, de mode, de temps, de voix. Cet ensemble de catégories
obligatoires constitue la forme grammaticale du mot.
• Stabilité de la référence du mot. L'adjonction d'un
élément grammatical au mot ne change pas la signification de ce
dernier qui continue à dénoter les mêmes objets. A l'adjonction au
mot d'un élément lexical sa signification change, c'est-à-dire, il est
corrélé aux autres objets (=références). Les morphèmes dérivatifs ont
beaucoup de commun avec les morphèmes grammaticaux (la non
autonomie de la fonction nominative, la signification catégorielle etc.),
mais les premiers se distinguent des seconds par la modification de la
référence du mot, c'est-à-dire, sa corrélation avec un objet de la
réalité. P. ex. : maison et maisons représentent les formes d'un même mot puisqu'ils indiquent les mêmes objets (un ou plusieurs), mais maisonnette n'est pas une forme du mot maison, puisque maisonnette indique un autre objet.
• Caractère fermé (limité) du système. Puisque les
significations grammaticales sont obligatoires au mot, leur quantité doit être limitée (une trop grande quantité de significations supplémentaires
exprimées auprès chaque mot eût rendu difficile la communication).
Si le lexique représente un ensemble d'unités ouvert, les catégories
grammaticales forment un ensemble limité, fermé. On peut emprunter
ou former un mot nouveau, mais un nouveau élément grammatical
est créé au cours d'une longue évolution de la langue.
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5.2. Catégorie grammaticale dans le plan de la forme.Les significations grammaticales peuvent être exprimées à l’intérieur du mot (de la façon morphologique) ou hors du mot (de la façon syntaxique). Tout changement de la signification est lié à un changement de la forme phonique (graphique) à l’exception de l’homonymie. Le changement peut se manifester soit en adjonction d’un élément grammatical à la forme primaire du mot sans la changer, soit en substitution d’un élément grammatical dans le mot par un autre, soit dans le changement de la distribution (l’entourage linguistique) du mot. Ainsi se forment les moyens d’expression grammaticale suivants :
¨ A l’intérieur du mot (morphologiques) :
a)adjonction (agglutination) : table – tables; clair – claire.
b)substitution :
- d’un élément lexical (suppléance): je vais – nous
allons – nous irons ;
- d’un élément grammatical (flexion): allons ! - allez !
- d’une flexion détachable dans les formes analytiques :
je suis allé – il estallé
¨ Hors du mot (dans la proposition - syntaxiques) :
a)adjonction :