Conjonctions de subordination
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¨ adv. + que : alors que, bien que, autant que, non que ;
¨ préposition + que : avant que, pendant que, sans que, pour que ;
¨ préposition + ce + que : parce que, à ce que, de ce que, en ce que ;
¨ préposition + N + que (où): à condition que, au cas que, aucas où, de peur que, en fait que, sous prétexte que ;
¨ formes verbales + que : en attendant que, étant donné que, vu que, pourvu que.
Les fonctions des CS se distinguent de celles des CC. Celles-là non seulement relient deux propositions mais se manifestent comme moyen de transposition d’une proposition en fonction d’un mot isolé. De ce côté-là elles sont pareilles aux prépositions à la seule différence que les prépositions changent la fonction d’un mot (N, infinitif), tandis que les conjonctions – de la proposition dont le centre est un verbe à la forme finie. La conjonction que transpose la subordonnée complétive en complément d’objet, la subordonnée circonstancielle – en complément circonstanciel : pendant son travail/pendant qu’il travaille; jusqu’à la nuit/jusqu’à ce que la nuit tombe.
La conjonction peut rapporter la subordonnée à un N abstrait, à des adverbes modaux et à d’autres mots substituant toute une proposition : La peur qu’on soit en retard le tourmentait toujours ; Heureusement que vous êtes là ; Voilà qu’elle se met à pleurer. Mais ici aussi la subordonnée peut être équivalent à un N (la peur du retard).
De cette façon les CS occupent la place intermédiaire entre les CC et les prépositions. A celles-là les unit le fait qu’elles joignent les propositions tandis que les prépositions – les mots seuls. A celles-ci les unit le rôle de transpositeurs changeant la fonction syntaxique de l’élément introduit.
7.2.2. Sémantique des CS.Les CS n’expriment pas des opérations logiques communes sur les objets (comme les CC), mais des rapports différents entre les événements : temporels, locaux, causals, consécutifs, de but, hypothétiques, comparatifs etc. C’est pourquoi elles s’emploient pour la liaison des propositions puisque ces dernières ne dénotent que des événements.
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La fonction de neutralisationd’une conjonction se réalise à l’emploi de que à la répétition de toute autre conjonction.
La désémantisationd’une conjonction a lieu dans les cas où elle cesse d’être moyen de liaison de deux propositions. C’est le cas de la conjonction si dans des propositions exclamatives et impératives (Si j’osais ! Si nous allions nous promener ?!), la conjonction que introduisant la deuxième partie de la comparaison (Il est plus grand queson frère), dans la construction limitative ne … que.
8. Transposition mutuelle des conjonctions et des mots des autres PdD.Les conjonctions sont en contact très étroit avec les autres PdD. Surtout mobiles sont les limites entre les conjonctions et les Adv. Ceux-ci font partie de plusieurs locutions conjonctives : à moins que, d’autant plus que, tant que. Placé à la tête de la proposition et exprimant la liaison avec la proposition précédente, un Adv. reçoit des fonctions conjonctives : Elle ne pouvait parler, tant elle pleurait. Il s’endormait à table, tellement il a couru (… потому что он набегался).
Ici il faut nettement distinguer les Adv. où, combien, pourquoi, comment d’une part, et quand et comme - de l’autre. Les premiers ne peuvent joindre que la subordonnée – question indirecte et dans ce cas ils conservent la nature adverbiale en ajoutant la fonc-tion de liaison. Ils se sont figés au niveau de transposition syntaxique. Les deux derniers peuvent aussi avoir cette fonction (joindre une question indirecte). Mais ils peuvent aussi joindre les propositions d’une autre nature : Je viendrai quand tu viendras ; Comme il était tard, il partit. Ici ils peuvent être substitués par une autre conjonction (quand = lorsque ; comme = puisque). Voilà pourquoi, à la différence des quatre premiers, on peut les qualifier comme homonymes grammaticales : quand conj. et adv. ; comme conj. et adv.
De même se pose la question sur les CC auxquelles certains linguistes ajoutent les Adv. de liaison : cependant, pourtant, puis etc. Mais les propriétés de ces Adv. vis-à-vis des conjonctions (leur position dans la phrase, leur structure sémantique) montrent qu’ici il s’agit de la transposition syntaxique et non de la conversion complète de l’Adv. en conjonction et de l’apparition des homonymes.
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Conférence XI
PRÉPOSITIONS. PARTICULES.
MOTS-PHRASES. INTERJECTIONS
Plan
1. Préposition en tant que partie du discours
2. Fonctions grammaticales des prépositions
3. Sémantique des prépositions
4. Transposition mutuelle des prépositions et des mots des autres PdD
5. Problème des mots se trouvant hors des PdD.
6. Particules.
7. Mots-phrases. Mots prédicatifs et démonstratifs.
8. Interjections en tant que partie du discours.
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1.0. Prépositionest un mot outil invariable ayant dans la proposition la fonction de liaison et exprimant la subordination. Dans ce domaine on discute les problèmes suivants :
¨ inventaire des prépositions, leur distinction des phénomènes contigus, problème des prépositions composées ;
¨ leurs fonctions dans la proposition ;
¨ la corrélation entre le lexical et le grammatical dans la préposition ;
¨ la classification sémantique des prépositions.
Bien qu’elles soient mots outils, elles ne forment pas un ensemble fermé. La quantité de prépositions varie de 19 (chez Brǿndal [ 35 ]) à 45 (chez Grevisse [ 48 ] ). Sauf les prépositions originaires remontant à celles du latin ou à leur combinaison (à, de, en, par, sans, avec, dans etc.) on inclut dans cette classe de mots les participes et les adjectifs devenus prépositions (attendu, vu, passé, excepté, touchant, durant, sauf, plein etc.). Parmi elles on distingue des archaïsmes (ès, lez (syn. près), jouxte (syn. près), des emprunts via, a (a priori), in (in folio). Il y a des prépositions composées écrites avec un trait d’union : par-delà, par-dessus. On y inclut souvent les soi-disant prépositions «analytiques»: à cause de, de façon à etc. qu’il vaut mieux nommer prépositions c o m p l e x e s.
La particularité des prépositions françaises est leur agencement mutuel, bien que limité : jusqu’à, de chez, de paretc.
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1.1.1. Préposition et flexion casuelle.Fonctionnellement la préposition peut se rapprocher de la flexion casuelle (le livre dePierre, книга Петра, liber Pétri) exprimant le même rapport syntaxique. Cela a permis à certains linguistes dont De Boer d’avancer la théorie de la déclinaison prépositionnelle. De Boer[ 38 ] distingue trois types de prépositions : casuelles (à, de), semi casuelles (par, pour, en, avec) et non casuelles (vers, sans, autour etc) . Les deux premiers groupes avec la forme non casuelle du N expriment 7 «cas syntaxiques». Ce point de vue confond la forme et le contenu dans la langue. Les rapports sujet-objet sont universels puisqu’ils expriment les rapports entre les substances et de ces dernières avec les actions. Mais ces rapports peuvent être exprimés de la façon différente : par l’ ordre de mots, par des flexions ou par des mots outils (prépositions). Formellement les prépositions se distinguent des flexions casuelles par ce que ces dernières font partie du mot, tandis que les prépositions sont des mots isolés bien que outils. De cela résulte une différence sémantique : la quantité des flexions est limitée et leur signification est plus généralisée. La quantité des prépositions est beaucoup plus large. La signification des prépositions est beaucoup plus différenciée et spécialisée que celle des flexions. Voilà pourquoi même les langues à déclinaison ne peuvent pas se passer des prépositions à la différenciation des rapports syntaxiques. De cette façon ni le côté formel, ni le côté significatif ne permettent pas d’identifier une préposition à une flexion casuelle. L’expression déclinaison prépositionnelle est incorrecte parce que la déclinaison représente le changement du mot, et la préposition ne fait pas partie dans les limites du mot.
1.1.2. Préposition et conjonction. Les deux PdD possèdent la fonction de liaison et les rapports entre elles peuvent être représentés de la façon suivante :
Eléments liés | Caractère de liaison | |
Coordination | Subordination | |
Termes de proposition | conjonction | préposition |
Propositions | conjonction | conjonction |
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De la conjonction de subordination la préposition se distingue formellement unissant des termes de proposition, tandis que la conjonction unit aussi des propositions entières. Si la conjonction de subordination unit deux termes similaires, ce ne sont pas des N, mais des épithètes prédicatifs condensés avec l’ellipse du verbe : Il état, quoique riche, à la justice enclin (= quoiqu’il fût riche).
Les prépositions et les conjonctions de subordination ont beaucoup de commun. La plupart des conjonctions complexes (locutions conjonctives) se composent d’une préposition et de la conjonction que (pour et pour que). Pour l’expression de la même signification on emploie la préposition auprès un N ou un infinitif et la conjonction auprès une subordonnée : Il a peur de son ombre ; Il a peur de sortir ; Il a peur qu’on ne le voie [ 46 ].
1.1.3. Préposition, préfixe, adverbe.Ces trois éléments peuvent exprimer les mêmes significations, parfois ils ont une forme commune ou sont dérivés étymologiquement l’un de l’autre. P. ex. : avant-projet (préfixe) ; avant la leçon (préposition) ; réfléchissez avant(adverbe). Suite à leur communauté sémantique, certains linguistes se proposent à voir dans ces trois éléments une «surcatégorie». En effet, la même signification peut se manifester de façons différentes, p. ex. : enlaidir ßà changer en laid, aboutir ßà arriver au bout. Ici aussi on confond les niveaux formel et sémantique.
Bien que la préposition exprime la même signification que le préfixe, elle s’en distingue par l’isolement structural : ce n’est pas une partie du mot, mais un mot outil isolé. Aussi le préfixe n’a-t-il pas de fonction de liaison (il ne lie pas des mots).
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1.1.4. Préposition et verbe.Ces éléments se rapprochent dans le plan structuro-syntaxique. Syntaxiquement tous les deux ils relient deux N, p. ex. : Le vieillard a une barbe grise ßà le vieillard à la barbe grise (le rapport possessif dans le premier cas est exprimé par le V, dans le second – par la préposition). Le parallélisme sémantique profond du V. et de la préposition les distinguant du N qui ne possède pas de fonction de liaison, a été souligné maintes fois par les linguistes français ( Bally [ 2 ], Damourette et Pichon [ 37 ] ). La différence entre le V. et la préposition se manifeste dans la non autonomie et l’absence de la fonction prédicative chez celle-ci qui participe à la formation d’un groupement de mots et non d’une proposition.
1.2. Prépositions complexes (locutions prépositionnelles).A côté des prépositions simples le français possède beaucoup de locutions prépositionnelles. En sont les modèles :
¨ prép. + N + prép. : à côté de, de façon à, en face de, de peur de ;
¨ N + prép.: grâce à, histoire de ;
¨ Adj +prép.: sauf à, quitte à, proche de ;
¨ Adv + prép. : près de, conformément à, au-dessus de ;
¨ prép. + Adv (+ prép.) : au dessous de, au-delà de, à …
près ;
¨ formes verbales :abstraction faite de, étant donné ;
¨ prép ;+ prép.:de par, d’avec, d’entre, d’après, avant de.
Les uns ne s’agencent qu’avec des infinitifs (de façon à, histoire de), d’autres – avec un N. Les prépositions complexes peuvent alterner avec les conjonctions complexes : à et de introduisent un N ou un infinitif, que - la subordonnée : à moins de courir à à moins quevous couriez. De cette façon, pareils aux prépositions simples, elles peuvent se corréler aux Adv. et aux conjonctions : sous le prétexte de (locution prépositionnelle), sous le prétexte que (locution conjonctive), sous ce prétexte (locution adverbiale).
Les prépositions complexes peuvent se trouver en alternance avec les prépositions simples devant un infinitif se manifestant comme des variantes syntagmatiques de ces dernières : avant le départ, mais avant de partir.
2. Fonctions grammaticales des prépositions.
2.1. Fonction essentielle de liaison.La destination essentielle de la préposition est la liaison des mots au sein d’une proposition dont le cas le plus caractéristique est celui de la liaison d’un V avec un N subordonné : Il donne son livre à Jean ; Il va chez son frère.
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¨ pronom: pensez à nous;
¨ infinitif: commencer à travailler;
¨ adjectif: chauffer à blanc ;
¨ adverbe : venir de loin ;
¨ numéral : plier en deux.
L’élément régissant peut aussi avoir différente forme morphologique:
¨ infinitif et participe :penser à cela, pensant à cela, aimé de ses amis ;
¨ adjectif : difficile à croire ;
¨ adverbe : loin d’ici ;
¨ Num. : deux de mes amis ;
¨ pronom : chacun de nous, qui de vous ;
¨ nom : le livre de Pierre ; un homme aux cheveux blancs.
2.2. Autres fonctions grammaticales de la préposition.Les fonctions de la préposition sont déterminées par les facteurs suivants :
¨ reliant deux termes de proposition, la préposition peut former des groupements de mots de stabilité différente : marcher dans la rue ; jouer du piano ; voyager sans bagage ;
¨ précisant la fonction du mot dépendant, les prépositions
servent à former un terme de proposition et se manifestent comme actualisateurs du mot dans la proposition. Formant un terme de proposition, les prépositions se trouvent en alternance avec une construction sans préposition. La construction sans préposition forme un Cod (travailler le fer), la construction prépositionnelle forme ou bien un Coi ou bien un Ccirc. (travailler à son ouvrage, travailler dans une usine). Un terme de proposition prépositionnel peut se détacher de l’élément régissant, se rapporter à toute une proposition ou former une proposition isolée : A ce moment, sur son bureau, un trembleur vibra. // D’où venez-vous ? – Des champs d’en bas;
¨ la préposition se manifeste comme moyen de transpositition syntaxique,depassage du mot d’une partie du discours dans une autre classe fonctionnelle. Grâce à la préposition un N peut avoir la fonction d’un Adv. (parler avec lenteur = parler lentement) ou d’un Adj. (boîte en métal = boîte métallique).
De cette façon les fonctions grammaticales de la préposition se manifestent en ce qu’elle forme un GdM à liaison subordinatif, forme un TdP, représente un des moyens de l’actualisation du mot dans la proposition aussi bien que celui de la transposition fonctionnelle.
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3.0. Sémantique des prépositions.Le problème de la signification lexicale de la préposition inclut les aspects suivants :
· existence même de la signification lexicale chez les prépositions ;
· corrélation du sémantique et du formel dans l’emploi des prépositions ;
· présence d’une signification commune chez toute préposition ;
· la possibilité de découvrir un système des significations des prépositions françaises.
3.1. Existence de la signification lexicale. Dans la linguistique il y a un point de vue selon lequel les prépositions sont dépourvues de la fonction nominative et de la signification lexicale, que cette dernière coïncide avec la signification grammaticale. Ce n’est pas exact. La fonction (signification) grammaticale de la préposition réside dans le plan commun en expression de la liaison subordinative. Mais cette dernière peut réaliser des rapports différents : locatifs, temporels, causatifs, d’objet etc. C’est le caractère concret de cette liaison qui forme la signification lexicale d’une préposition. Dans les propositions Il vient à Paris et Il vient de Paris ; La boîte est surla table et La boîte est sous la table le caractère des rapports locatifs (« arrivée» et «éloignement», «dessous » et «dessus») est exprimé par la préposition seule. Ces significations concrètes ne peuvent pas être rapportées aux grammaticales. Les prépositions ne sont non plus dépourvues de la fonction nominative, c’est-à-dire, celle de refléter les éléments de la réalité, mais à la différence des Adv., chez les prépositions cette fonction n’est pas autonome et ne se réalise que dans l’agencement avec des mots significatifs.
D’autre part, une préposition conserve toujours sa signification grammaticale de liaison non pas parce que A et B ne peuvent pas être liés, mais parce qu’elle ne peut pas être employée en dehors de cette liaison. Si c’est l’élément dépendant qui est absent (ArB à Ar), la préposition se transforme en adverbe (écrire avec). A l’absence de l’élément régissant (ArB à rB), la préposition peut se transformer en particule (Pour moi, je n’y crois pas).
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Certains linguistes distinguent en français des prépositions formelles («vides», «écrasées» [ 38 ], «faibles» [ 64 ]) auxquelles ils rapportent avant tout les prépositions à et de. Mais comme nous l’avons vu pour la préposition de elle peut avoir dans certains cas des emplois sémantiques très nets. Voilà pourquoi il est plus exact de distinguer pour chaque préposition des fonctions sémantiques et asémantiques (s’il y en a).
3.3.D’ici se pose la questiond’une signification commune pour chaque préposition.Il vasans dire que dans le plan diachroniqueune signification se formait de l’autre, mais dans le plan synchronique les recherches de la signification commune est presque toujours inutile voire impossible, voilà pourquoi il faut envisager la préposition comme un mot polysémique.
3.4. Types des significations des prépositions.Dans le plan synchronique on distingue les types de significations suivants :
a) essentielle (fonction sémantique primaire) ;
b) figurée (fonction sémantique secondaire) ;
c) fonction asémantique (où la préposition a un rôle purement structural), qui, pourtant, peut être distinctive (sert à distinguer les mots auxquels la préposition est attachée).
3.4.1.Selon leurfonction primaireles prépositions se divisent en 4 groupes :
¨ locatives : à, de, contre, dans, en, devant, derrière, entre, parmi, chez, pour, sous, vers, hors ;
¨ temporelles : après, avant, depuis, dès, durant, pendant ;
¨ exprimant des rapports d’objet : sans, avec, envers, par ;
¨ exprimant des rapports logiques : hormis, sauf, outre (exclusion), malgré (opposition), selon, suivant (conformité).
3.4.2.Dans safonction sémantique secondaire la préposition est employée dans la signification propre à un autre groupe. P. ex. les prépositions locatives expriment le temps (à, de, en, dans, pour deux heures ; entre 5 et 7 heures ; sousLouis XIV ; surles onze heures), tandis que les prépositions temporelles, au contraire, sont employées dans la signification locative (après, avant, dès, depuis). Ces deux groupes comme la troisième s’adaptent facilement à l’expression des rapports logiques. Cette transposition mène à la polysémie et à la synonymie des prépositions.
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3.4.4. Désémantisation des prépositions.Il y a des cas où les prépositions perdent leurs significations – primaire aussi bien que secondairese transformant en signes asémantiques de la liaison structurale des mots ou de la formation des termes de proposition. Cette fonction des prépositions se manifeste:
a)auprès un infinitif. P. ex. : Je commence le travail et Je commence à travailler ; Il a refusé cet offre et Il a refusé devenir. Dans les deuxièmes cas l’infinitif est un Cod comme le N, et la préposition n’est que le moyen formel de son adjonction au verbe. La préposition est aussi asémantique dans les constructions : Il est odieux de mentir ; dementir est odieux ; dans l’infinitif de narration : Et lui de courir ;
b)dans des appositions : la ville de Paris ; un drôle de type ;
c) dans des constructions introduisant l’attribut du sujet ou de l’objet : passer pourun savant ; qualifier qn de voleur .
3.4.5. Fonction distinctive des propositions.Jointe à un V ou a un Adj., une préposition peut servir de moyen de distinction de leurs significations. Cette fonction peut se manifester dans l’opposition présence/absence de la préposition(tenir qch, à qch)aussi bienque dans la présence de prépositions différentes (rêver à, de qch). Les prépositions précisent les significations des Adj.: susceptible et susceptible de qch, bon et bon à (pour) qch; des locutions prépositionnelles : à côté de qn, du côté de qn ; des locutions adverbiales : à l’avance, d’avance, en avance ; à côté, de côté.
3.4.6. Réalisation des significations des prépositions.La signification des prépositions dans leur fonctions sémantiques se réalise, comme celle des autres mots, dans leurs rapports paradigmatiques et syntagmatiques. A l’analyse paradigmatique la distribution de la préposition reste la même, et la substitution d’une préposition par une autre découvre sa signification, p. ex. : dans le lit et sous le lit.
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Le choix de la préposition peut dépendre de sa distribution. P. ex. pour l’expression des rapports instrumentaux le choix des prépositions avec, à, de, par est lié au caractère de l’élément dépendant. Si le N est abstrait ou n’exprime pas spécialement l’instrument, on emploie d’habitude par : la paix par la négociation ; envoyer qch par la poste ; devant les mots dénotant une partie du corps – de (saisir d’une main) ; à est employée dans les rares locutions avec l’article défini (pêcher à la ligne, écrire à l’encre) ; avec – dans tous les autres cas.
Cela va sans dire que le choix de la préposition est déterminé aussi par des facteurs paradigmatiques, par des nuances significatives (p. ex. s’il s’agit d’un moyen et non d’un instrument, c’est la préposition de qui est choisie).
4. Transposition mutuelle des prépositions et des mots des autres PdD.
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4.2.De leur côtéles prépositions passent en d’autres PdD.Ce sont les cas du passage de la préposition en Adv. (Je ne suis pas contre), en N (le pouret le contre), en éléments des mots composés (un sans-travail, des à côtés, un encas, l’après guerre, alors, dehors). Les prépositions font partie des locutions conjonctives : avant que, dès que etc. Une préposition posée au commencement da la phrase et ayant perdu sa fonction de liaison se transforme en particule isolante. P. ex. dans Pour moi, il n’a rien apporté le motpour est une préposition (= Il n’a rien apporté pour moi). Mais dans Pour moi, je n’y crois pas pour est une particule (Что касается меня, то я в это не верю). A la base de la préposition de sont formés les articles du, de la, des. De se manifeste souvent comme substitut de l’article. A la base de la préposition en s’est formée la particule du Gérondif en.
5. Problème des mots se trouvant hors des PdD.Dans la langue il y a des mots qui par leurs propriétés ne peuvent être rapportés à aucune des PdD «traditionnelles». P. ex. l’académicien L..Tcherba y rapportait des mots tels que даже, да, нет et autres [ 29 ]. Il y a de tels mots en français aussi. P. ex. J. Damourette et E. Pichon distinguaient entre autres quelques classes de mots appelés «struments» qui n’entrent en aucune PdD traditionnelles, p. ex. « struments anaphoriques (oui, non, si)», «struments démonstratifs» (voilà, voici), ne «discordantiel («размежевательное») », « strument limitatif» (rien que) et autres [ 37 ]. Dans la tradition grammaticale russe ces mots se rapportaient à une partie du discours à part appelée particules. Mais ces mots se divisent nettement en deux types : outils (du type ne, rien que etc.) ne pouvant pas être employés de la façon autonome et autonomes capables de former une proposition isolée. Cette distinction est très importante et nous allons distinguer comme E.A. Référovskaïa et A.K. Vassiliéva des mots outils - p a r t i c u l e s (émotionnelles-modales-renforçantes, limitatives et négatives) et des mots autonomes - m o t s - p h r a s e s – substituts de toute une proposition : oui, non, voilà. Les particules font partie de la structure de l’énoncé, les mots-phrases symbolisent syntaxiquement un tel énoncé [ 59 ].
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Aussi, se forme-t-il des particules composées : est-ce que, ne … pas (point, guère), ne … que, en tant que, c’est que …, ce que …, c’est … qui (que), mots-phrases : et alors ?, n’est-ce pas ?
6.1. Sémantique des particules.Le rôle des particules dans l’organisation de l’énoncé est énorme surtout dans le cadre de l’étude des soi-disant mots du discours reflétant l’interaction des interlocuteurs dans l’acte de la parole. Dans le plan sémantique on divise les particules en trois groupes :
¨ démonstratives : -ci, -là. Leur particularité réside en emploi non autonome, écriture semi liée, leur corrélation avec un pronom ou un déterminatif démonstratifs dont elles précisent la position spatiale : celui-ci, celui-là, ce livre-ci, ce livre-là;
¨ communicativesliées aux catégories propositionnelles différentes :
a)interrogatives (est-ce que) ;
b)impératives (Ecoute voir) ;
c)négatives (ne … pas, ni) ;
d)affirmatives (-da) : dans la langue parlée : oui-da ;
¨ discursives exprimant la comparaison des objets et des propriétés dont il s’agit avec d’autres objets et propriétés. Ce sont les particules :
a)renforçantes avec des nuances logico-expressives : bien (C’est bienlui), que (que non), même (Je l’ai rencontré ici même), donc (Venez donc par ici), mais (Bête, mais bête !), un peu (Je me demande un peu), quoi (C’est vrai, quoi), quand (Quand on vous le dit), puisque(Puisqu’on vous le dit) ;
b)explicatives : comme, en tant que ;
c)limitatives : ne … que, seulement, rien que ;
d)confrontantes (сопоставительные) : même (Même les plus forts ne le supportent pas), voire (Ce travail prendrait des mois, voire des années), non seulement … mais aussi ; aussi bien que ; tant … que ; (moi) non plus, (moi) aussi ;
e)détachantes (отделительные) : quant à (moi), pour (moi), pour ce qui est de (moi) ;
f)comme moyen de mise en relief (выделительные): c’est que ..., ce que…, c’est … qui (que) ;
g)
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6.2. Particules négatives.En français elles sont très spécifiques. La particule ne est toujours un mot outil préverbal se trouvant devant un verbe (ou devant un pronom conjoint ou bien devant pas préposés à l’infinitif).
La fonction primaire de la particule ne est la participation en expression de la négation : Je ne le vois pas. Jamais je nel’ai vu. Pour le français littéraire contemporain est caractéristique l’emploi de ne dans une négation double avec une particule négative ni, pas (point, guère), un Adv. (jamais, plus, nullement, aucunement), un pronom ou un déterminatif (personne, rien, nul, aucun). Ainsi la négation française et b i n é g a t i v e, c’est-à-dire,elle se compose de deux éléments : ne … pas etc. Mais, dans des conditions spécifiques (particularités stylistiques de la parole, phraséologie syntaxique) la négation peut devenir m o n o n é g a t i v e : ne ou pas (personne, rien etc) restent seuls. De cela provient la concurrence entre ne, ne … pas et pas :
¨ ne seul exprime la négation dans les phraséologismes syntaxiques qui ont conservé la norme de l’ancien français : Je n’ai cure ; Je n’ai garde ; Il n’empêche que… ; N’importe ; Qu’à cela ne tienne ; Je n’ai que faire de tout cela ; Que ne suis-je… ; N’était … ;
¨ ne est employé dans le langage littéraire, ne… pas - dans le langage plutôt parlé avec les verbes : Je n’ose ; Je ne puis ; Il ne cesse ; Il ne sait ce qu’il veut ; Je ne sais quel (qui, où) ; Il n’est chose qui ne … Aussi dans les subordonnées conditionnelles : Si je ne me trompe ; dans les subordonnées relatives après le Subjonctif : C’est la seule chose qu’il ne connaisse ;
¨ ne … pas s’emploie dans le langage littéraire, pas - dans le langage familier et parlé : Je vois pas ; Je vois personne.
Les fonctions secondaires (non négatives) de ne sont :
¨ participation à l’expression de la l i m i t a t i o n dans la construction ne … que : Il ne lit que des livres français. L’union des constructions limitative et négative forme une tournure hybride (= не только) : Il ne lit pas que des livres français ;
¨ fonction de d é s é m a n t i s a t i o n dans les cas du soi-disant ne explétif . Ici ne n’a pas de signification négative et presque toujours peut être omis sans détriment du sens de la proposition. Ne explétif se rencontre dans les subordonnées complétives après les verbes exprimant la peur, l’interdiction, l’obstacle etc. (J’ai peur qu’il ne vienne ; J’empêche qu’il ne vienne) ; après certains verbes à la forme négative ou interrogative (Il ne nie pas qu’il ne se soit trompé) ; après les conjonctions avant que, à moins que, depuis que, sans que ; dans les propositions comparatives (Il est plus actif qu’il n’était avant).
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6.3. Particules négatives non préverbales.Ce sont pas, point, guère, non, non plus, ni. Elles peuvent être employées non seulement devant un verbe. Pas peut être aussi un adverbe quantitatif négatif en combinaison avec de +N ; elle alterne ici avec les autres adverbes quantitatifs : pas d’histoires, pas de chance (à comparer avec peu, beaucoup, assez de livres). A la différence de non, pas dans la langue littéraire ne s’emploie pas isolément, voilà pourquoi elle ne peut pas être considérée comme mot-phrase. P. ex. – Tu acceptes ? – Non ou absolument pas ; Il est rentré ? – Non ou pas encore. Elle est employée dans la langue parlée comme substitut de n’est-ce pas mais toujours comme une partie de la proposition : Tu m’écriras, pas? ; dans les réponses elliptiques : Tu viendras ? – Moi, pas; avec des Adj. ou des N : C’est un travail pas difficile ; Pas une voiture sur la route!
Point commepas peut être un adverbe quantitatif négatif (Point d’argent, point de Suisse) et une particule négative. A la différence de pas, pointcomme guère peut être employé isolément dans la réponse se rapprochant des mots-phrases.
Non représente une particule négative devant des Adj. et des Adv. : des objets non indispensables ; non sans peine. Avec un N il est suivi d’un trait d’union et est envisagé comme préfixe : non-intervention. Dans l’emploi autonome il se rapporte aux mots-phrases.
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L a f o n c t i o n s e c o n d a i r e de ces mots est l’expression de l’interrogation : Tu viens, oui ? C’est triste, non?
7.2. Mots prédicatifs et démonstratifs. Voici, voilà.Ces mots possèdent un ensemble spécifique de propriétés qui ne permettent pas de les inclure dans une partie du discours. Leur inclusion dans la classe des mots-phrases est aussi conventionnelle. Voici et voilà sont des mots significatifs unissant les propriétés du verbe et des particules démonstratives.
L a f o n c t i o n e s s e n t i e l l e de ces mots est l’expression du prédicat. En cela ils approchent de la forme personnelle du verbe. Pareils à cette dernière ils peuvent se joindre : un Cod, en particulier un pronom (Voici Pierre ; Le voici). ; la particule négative ne dans une construction interrogative (Ne voilà-t-il pas la concierge qui arrive ?) ; une subordonnée : Voici que tombe la nuit ; Le voici qui arrive ; un attribut de l’objet : Les voici tranquilles; des tournures infinitives : Voici venir le printemps. Ils peuvent se joindre le préfixe -re : Me revoici. Dans tous ces cas voilà/voici rappellent le verbe voir auquel ils remontent étymologiquement. P. ex. : On voit Pierre ; On le voit ; On voit que tombe la nuit ; On voit venir le printemps.
Mais c’est la signification de la démonstration qui les distingue, et en premier lieu – l’absence des catégories verbales de la personne, temps, mode, voix.
Voici/voilà s’emploient comme les propositions isolées en fonction de l’indication, explication, conclusion : Je me suis sauvé, et voilà.
Dans leurs fonctions secondaires ces mots s’emploient :
a)comme une particule emphatique, soulignant le caractère inattendu de l’énoncé: Tout était calme, soudain, voilà qu’on entend une explosion ;
b)comme une épithète : Monsieur que voici ;
c) comme une préposition à l’expression d’un intervalle temporel : Il est parti voilà dix jours.
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Il est plus fondé d’envisager les interjections comme une classe particulière de signes de discours ( V.V. Vinogradov [7] ). Elles possèdent leur propre signification. Leur particularité réside en ce qu’elles reflètent la réalité de la façon continue où le côté émotif n’est pas détaché du rationnel, le sujet du prédicat. Et c’est ce qui rend nécessaire leur existence dans la langue ; la parole humaine a besoin des moyens qui puissent exprimer directement des émotions et des réactions psychiques, refléter les phénomènes de la réalité présents dans la conscience humaine de la façon continue.
L’interjection est une PdD réunissant des lexèmes exprimant de la façon non divisée les réactions du sujet parlant, sa volonté et qui reflètent des phénomènes du monde extralinguistique.
A ces propriétés sémantiques des interjections sont liées certaines particularités de leur forme et de leur fonctionnement.
8.1. Particularités formelles des interjections.Formellement les interjections se divisent en:
¨ mots phonétiquement symboliques : ah, eh, fi, pst ;
¨ mots des autres PdD, leur combinaisons : miséricorde !
chapeau ! des nèfles ! (дудки! как бы не так!) tu parles! allons donc!
A la transposition des mots des autres PdD en interjections outre le changement de la signification il peut y avoir la destruction de la forme grammaticale du mot : pas touche (au lieu ne touche pas) ; tiens ! peut être adressé à une personne qu’on ne tutoie pas, tandis que allons – à une personne qu’on tutoie. Cela témoigne la dégrammaticalisation de la forme chez les interjections.
L’insuffisance des moyens formels est compensée par l’intonation. Si la signification substantielle et logique d’un mot des PdD essentielles ne dépend pas de l’intonation, la signification de l’interjection est déterminée très souvent par l’intonation (p. ex ; ah exprimant l’étonnement, la douleur, l’admiration etc.).
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8.3. Sémantique des interjections.En représentant des signes de discours, les interjections peuvent être classifiées en fonction de leur corrélation avec la Ière, IIème et IIIème personne de la parole.
Les interjections corrélées à la Ière personne de la parole expriment les émotions et les sentiments du sujet parlant (ah, aïe, hélas ! oh, eh), sa réaction à ce qui se passe (dame ! parbleu ! hourra! ).
Les interjections corrélées à la IIème personne de la parole expriment une incitation, une stimulation, une protestation etc. ; (chut ! halte ! allons ! voyons ! penses-tu !), appel (allô, dites donc). Ce sont aussi les formules de politesse (bonjour !).
Les interjections corrélées aux non participants de la parole dénotent des phénomènes de la réalité extralinguistique. Ce sont tout d’abord les onomatopées (tic-tac ! boum ! pan ! couin-couin, meuh). De telles interjections peuvent avoir la fonction des prédicats interjectifs (du type russe <