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Le XXe siècle
Le début du XXe siècle voit une vive activité dans le champ poétique avec l'éclosion de beaucoup de tendances telles le symbolisme puis l'acméisme et le futurisme russe. De nombreux poètes participent à ce nouvel âge d'or : Anna Akhmatova, Innocent Annenski, Andreï Biély, Alexandre Blok, Valéry Brioussov, Marina Tsvetaïeva, Sergueï Essénine, Nikolaï Goumilev, Daniil Harms, Vélimir Khlebnikov, Ossip Mandelstam, Vladimir Maïakovski, Boris Pasternak, Fiodor Sologoub ou Maximilien Volochine.
C'est également une période d'intense activité critique et théorique, avec le développement du formalisme russe.
Après la révolution d'Octobre, de nombreux écrivains russes s'exilent, notamment à Berlin, puis à Paris, où de nombreuses revues littéraires en russe sont éditées (La Pensée russe). En 1921, Nikolaï Goumilev, mari d'Akhmatova, est exécuté pour activités pro-impériales.
Mais avec le démarrage de la NEP, une relative liberté est accordée aux écrivains, et certains exilés choisissent de revenir en Russie (Victor Chklovski, Andreï Biély, et plus tard, Maxime Gorki).
La vie littéraire reprend tant bien que mal, malgré les tracasseries du pouvoir et la précarité de l'économie. Des groupes tels que les Frères de Saint-Sérapion ou le mouvement de l'Oberiou essaient de renouveler l'esthétique du roman ou de la poésie. Une certaine critique de la société trouve même droit de cité, comme dans les romans satiriques de Ilf et Petrov ou L’Envie de Iouri Olecha (1927). Mikhaïl Cholokhov publie le Don paisible qui lui vaudra le prix Nobel de littérature en 1965.
L'arrivée au pouvoir suprême de Joseph Staline en 1930 marque la fin de la relative liberté accordée aux écrivains russes par le pouvoir bolchévique. Une esthétique officielle se met en place : le réalisme socialiste. Cette doctrine littéraire est simple, il s'agit d'utiliser le talent des écrivains pour vanter les mérites et les réussites du régime ainsi que pour expliquer la propagande officielle. Le régime s'occupe d'organiser la vie littéraire et l'orientation des thèmes via l'Union des écrivains qui relève directement du commissaire politique Andreï Jdanov. Toutefois la Literatournaïa gazeta (Gazette littéraire) garde une relative indépendance d'esprit.
Très rapidement, les écrivains réfractaires seront contraints à l'exil, à la prison, au camp de travail. Les poètes futuristes Vladimir Maïakovski et Marina Tsvetaïeva choisiront le suicide. Cette répression, associée à des conditions matérielles très dures dues à la Seconde Guerre mondiale conduiront à la disparition de la quasi-totalité du milieu littéraire russe. Dans le même temps, l'école de critique et de théorie littéraire russe est mise au pas. Roman Jakobson s'installe aux États-Unis, Victor Chklovski et Mikhaïl Bakhtine sont réduits au silence. Certains auteurs, pour contourner la censure, s'abritent derrière le genre du conte pour enfants (Daniil Harms) ou de la bibliographie historique (Iouri Tynianov). Mais la plupart des auteurs (Mikhaïl Boulgakov, Boris Pasternak, Andreï Platonov, Ossip Mandelstam, Iouri Olecha, Isaac Babel ou Vassili Grossman) continuent leur travail littéraire de manière parfois clandestine, en espérant être publiés de manière posthume ou à travers le régime des samizdat (publications artisanales clandestines).
Les auteurs en exil comme le prix Nobel Ivan Bounine, Alexandre Kouprine ou Vladimir Nabokov réussissent à vivre de leur travail, gardent leur liberté créatrice mais ne peuvent atteindre leur public que par samizdat.
Dans l'URSS d'après Staline, le socialisme réel reste le seul style littéraire autorisé mais les auteurs publiant sous samizdat ont plus de libertés. Surtout les auteurs peuvent vivre de leur travail et craignent moins la répression et l'internement. Les premiers récits concernant le goulag commencent à circuler en samizdat, tels ceux du prix Nobel Alexandre Soljenitsyne ou de Varlam Chalamov. Vénédict Erofeiev continue son travail de publication par samizdat.
Dans la période de déclin de l'union soviétique, les Russes émigrés reçoivent en Occident une reconnaissance assez forte tels le prix Nobel Joseph Brodsky ou le nouveliste Sergueï Dovlatov. Leur œuvre n'est alors connue en URSS que par samizdat.
Il faudra attendre la politique de perestroïka entamée à la fin du des années 1980 pour que des écrivains dissidents soient officiellement publiés.
Exercices.