Prononciation des noms de nombre dans les dates

Dans les dates on emploie les nom de nombre cardinaux, sauf pour le premier jour de tel ou tel mois :

Le deux juillet, le cinq mars, le vingt septembre, mais le premier mai.

Devant les noms de mois commençant par une voyelle, deux, trois, six, vingt se prononcent comme à la pause :

Le deux avril /lə-dø-a-vril/

Le trois avril /lə-trwα-a-vril/

Le six octobre /lə-si-sɔk-tɔbr/

Le vingt octobre /lə- v-ɔk-tɔbr/

Prononciation des noms de fractions

A part les mots un(e) demi(e) (1/2), une moitié (1/2), un tiers (1/3) et un quart (1/4), le reste des fractions ordinaires est désigné par les numéraux ordinaux :

1/5 — un cinquième

1/6 — un sixième

2/100 — deux centièmes

4/214 — quatre deux cent quatorzièmes

3/1000 — trois millièmes

7/10 000 — sept dix millièmes

¾ — trois quarts

2/7 — deux septièmes

5/600 — cinq six centièmes

Pour désigner les fractions décimales on emploie les adjectifs numéraux cardinaux et l’on prononce le mot « virgule » :

456,986 — quatre cent cinquante six virgule neuf cent quatre-vingt-six

15,16 — quinze virgule seize, etc.

Remarque : pour désigner la température du corps humain, on emploie les mêmes adjectifs numéraux cardinaux, mais le mot « virgule », séparant les entiers des dixièmes, ne se prononce pas et est remplacé par une petite pause : il a 36,6 — trente-six six, etc.

ANNEXES

Le pélican

Par Robert Desnos

Le capitaine Jonathan,

Etant âgé de dix-huit ans,

Capture un jour un pélican

Dans une île d’Extrême-Orient,

Le pélican de Jonathan

Au matin, pond un œuf tout blanc

Et il en sort un pélican

Lui ressemblant étonnamment.

Et ce deuxième pélican

Pond, à son tour, un œuf tout blanc

D’où sort, inévitablement,

Un autre qui en fait autant

Cela peut durer pendant très longtemps

Si l’on ne fait pas d’omelette avant.

Il pleut doucement sur la ville

Paul Verlaine

Il pleure dans mon cœur

Comme il pleut sur la ville

Quelle est cette langueur

Qui pénètre mon cœur ?

O, bruit doux de la pluie

Par terre et sur les toits

Pour un cœur qui s’ennuie

O le chant de la pluie.

Il pleure sans raison

Dans ce cœur qui s’écœure,

Quoi nulle trahison ?

Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

Sans amour et sans haine,

Mon cœur a tant de peine.

Déjeuner du matin

J. Prévert

Il a mis le café

Dans la tasse ;

Il a mis le lait

Dans la tasse de café.

Il a mis le sucre

Dans le café au lait,

Avec la petite cuiller

Il a tourné.

Il a bu le café au lait

Et il a reposé la tasse

Sans me parler...

Il a allumé

Une cigarette,

Il a fait des ronds

Avec la fumée,

Il a mis les cendres

Dans le cendrier.

Sans me parler,

Sans me regarder.

Il s’est levé,

Il a mis

Son chapeau sur la tête,

Il a mis

Son manteau de pluie,

Parce qu’il pleuvait,

Et il est parti

Sous la pluie

Sans une parole...

Sans me regarder...

Et moi, j’ai pris

Ma tête dans ma main

Et j’ai pleuré.

Paris qui danse

H. Bassis

La terre entière qui s’arrête

Pour regarder danser Paris

Ça lui a mis bonheur en tête

Toute une ville qui sourit

Ronde après ronde ma mignonne

Du Luxembourg à l’Opéra

Tout cet amour qui se fredonne

Il peut venir à qui voudra

Paris t’invite, viens ma fille

Au bal du quatorze Juillet

Paris descend à la Bastille

Ciel tournoyant parfum d’œillets

Paris qui danse comme il gronde

Pour tous les peuples par millions

Et fait valser le cœur du monde

Dans un immense tourbillon

Regardez bien comment on danse

Comment Paris peut se chanter

Pour attraper cette cadence

Il faut aimer la liberté

Et le vieux temps qui tombe en panne

Reprend sa course vers la vie

Sur les pavés de Saint-Antoine

Au même rythme que Paris

La cigale et la fourmi

La Fontaine

La Cigale, ayant chanté tout l’été,

Se trouva fort dépourvue

Quand la bise fut venue :

Pas un seul petit morceau

De mouche ou de vermisseau ;

Elle alla crier famine

Chez la Fourmi sa voisine,

La priant de lui prêter

Quelque grain pour subsister

Jusqu’à la saison nouvelle.

« Je vous paierai, lui dit-elle,

Avant l’août, foi d’animal,

Intérêt et principal. »

La fourmi n’est pas prêteuse :

C’est là son moindre défaut.

« Que faisiez-vous au temps chaud ? »

Dit-elle à cette emprunteuse.

« Nuit et jour à tout venant

Je chantais, ne vous déplaise. »

« Vous chantiez ? J’en suis fort aise :

Eh bien ! Dansez maintenant. »

Le Corbeau et le Renard

La Fontaine

Maître Corbeau, sur un arbre perché,

Tenait en son bec un fromage.

Maître Renard, par l’odeur alléché,

Lui tint à peu près ce langage :

« Hé ! Bonjour, Monsieur le Corbeau,

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

Sans mentir, si votre ramage

Se rapporte à votre plumage,

Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »

A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;

Et pour montrer sa belle voix,

Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,

Apprenez que tout flatteur

Vit aux dépens de celui qui l’écoute :

Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »

Le Corbeau honteux et confus,

Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Chanson de la Seine

J. Prévert

La Seine a de la chance

Elle n’a pas de soucis

Elle se la coule douce

Le jour comme la nuit

Et elle sort de sa source

Tout doucement sans bruit

Et sans se faire de mousse

Sans sortir de son lit

Elle s’en va vers la mer

En passant par Paris

La Seine a de la chance

Elle n’a pas de soucis

Et quand elle se promène

Tout le long de ses quais

Avec sa belle robe verte

Et ses lumières dorées.

Notre-Dame jalouse

Immobile et sévère

Du haut de toutes ses pierres

La regarde de travers

Mais la Seine s’en balance

Elle se la coule douce

Le jour comme la nuit

Et s’en va vers le Havre

Et s’en va vers la mer

En passant comme un rève

Au milieu des mystères

Des misères de Paris.

Tombe la neige

Tombe la neige

Tu ne viendras pas ce soir

Tombe la neige

Et mon cœur s’habille de noir

Ce soyeux cortège

Tout en larmes blanches

L’oiseau sur la branche

Pleure le sortilège

Refrain :

Tu ne viendras pas ce soir

Me crie mon désespoir

Mais tombe la neige,

Impassible manège

La, la, la,...Oh, oh...

Tombe la neige

Tu ne viendras pas ce soir

Tombe la neige

Tout est blanc de désespoir

Triste certitude

Le froid et l’absence

Cet odieux silence

Blanche solitude

Refrain :

Les Champs-Élysées

Paroles et musique : Pierre Delanoé

Je m’baladais sur l’avenue le cœur ouvert à l’inconnu

J’avais envie de dire bonjour àn’importe qui

N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi

Il suffisait de te parler, pour t’apprivoiser

Refrain :

Aux Champs-Élysées, Aux Champs-Élysées

Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit

Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Élysées

Tu m’a dit « J’ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous

Qui vivent la guitare à la main, du soir au matin »

Alors je t’ai accompagné, on a chanté, on a dansé

Et l’on n’a même pas pensé à s’embrasser

Refrain :

Hier soir deux inconnus et ce matin sur l’avenue

Deux amoureux tout étourdis par la longue nuit

Et de l’Etoile à la Concorde, un orchestre à mille cordes

Tous les oiseaux du point du jour chantent l’amour

Refrain :

Salut

Paroles et musique : Pierre Delanoé et Claude Lemesle

Refrain :

Salut, c’est encore moi !

Salut, comment tu vas ?

Le temps m’a paru très longue

Loin de la maison j’ai pensé à toi

J’ai un peu trop navigué

Et je me sens fatigué

Fais-moi un bon café

J’ai une histoire à te raconter

Il était une fois quelqu’un

Quelqu’un que tu connais bien

Il est parti très loin

Il s’est perdu, il est revenu

Refrain :

Tu sais, j’ai beaucoup changé

Je m’étais fait des idées

Sur toi, sur moi, sur nous

Des idées folles, mais j’étais fou

Tu n’a plus rien à me dire

Je ne suis qu’un souvenir

Peut-être pas trop mauvais

Jamais plus je ne te dirai

Refrain :

Et si tu n’existais pas

Paroles et musique : Pierre Delanoé et Claude Lemesle

Et si tu n’existais pas,

Dis-moi pourquoi j’existerais.

Pour traîner dans ce monde sans toi,

Sans espoir et sans regret.

Et si tu n’existais pas,

J’essaierais d’inventer l’amour,

Comme un peintre qui voit sous ses doits

Naître les couleurs du jour.

Et qui n’en revient pas.

Et si tu n’existais pas,

Dis-moi pour qui j’existerais.

Des passantes endormies dans mes bras

Que je n’aimerais jamais.

Et si tu n’existais pas,

Je ne serais qu’un point de plus

Dans ce monde qui vient et qui va,

Je me sentirais perdu,

J’aurais besoin de toi.

Et si tu n’existais pas,

Dis-moi comment j’existerais.

Je pourrais faire semblant d’être moi,

Mais je ne serais pas vrai.

Et si tu n’existais pas,

Je crois que je l’aurais trouvé,

Le secret de la vie, le pourquoi,

Simplement pour te créer

Et pour te regarder.

La Marseillaise

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